Depuis son échec à conquérir la capitale de l’Ukraine Kiev et son recul du côté de Kharkiv, l’armée russe s’est regroupée dans l’est du pays pour y consolider son emprise sur les régions de Donetsk et de Louhansk. La région du Donbass concentre l’essentiel des combats.
Selon la dernière note du renseignement militaire britannique publiée ce dimanche, la Russie aurait « probablement perdu environ un tiers de la force de combat terrestre déployée en février ». L’armée russe en Ukraine subit aussi un manque d’équipement de pontage et de drones de reconnaissance. Le ministère de la défense britannique en conclut que l’offensive sur le Donbass a pris « un retard considérable » et qu’il est peu probable qu’elle progresse rapidement au cours des trente prochains jours.
« On se prépare à de grandes offensives à Sievierodonetsk, et autour de l’axe Lyssytchansk-Bakhmout », avait affirmé la veille Serhi Haïdaï, le gouverneur ukrainien de la région de Louhansk, décrivant une situation humanitaire de plus en plus critique. « La région de Louhansk est constamment sous un feu chaotique (…) il n’y a absolument ni gaz, ni eau, ni électricité. »
L’Ukraine « peut gagner » la guerre
L’Ukraine « peut gagner » la guerre contre la Russie, qui « ne se déroule pas » comme Moscou l’avait prévue, a estimé, dimanche, Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord.
« Son offensive majeure dans le Donbass est au point mort, la Russie n’atteint pas ses objectifs stratégiques », a-t-il jugé à l’issue d’une réunion informelle des ministres des affaires étrangères de l’OTAN qui ont déclaré qu’ils, sont prêts à apporter leur aide militaire à l’Ukraine aussi longtemps que nécessaire.
Des prisonniers russes torturés
Trois prisonniers désarmés, trois coups de feu. Les trois hommes s’écroulent. Une vidéo, diffusée le 27 mars 2022 et que Le Monde a pu authentifier et recouper avec d’autres images, documente une probable exaction commise par des volontaires ukrainiens contre des prisonniers de guerre russes.
De tels agissements sont strictement prohibés par la convention de Genève, qui fixe les règles à respecter envers des soldats ennemis faits prisonniers : les protéger comme ses propres soldats, ne pas les violenter, les soigner si nécessaire.
Victoire politique à l’Eurovision
La victoire de l’Ukraine au concours Eurovision de la chanson montre « l’immense soutien du public, dans toute l’Europe » dont bénéficie le pays, attaqué par la Russie, a jugé dimanche le secrétaire général délégué de l’OTAN, Mircea Geoana. « Bien sûr, la chanson était magnifique, elle est magnifique », a-t-il ajouté avant la réunion des ministres des affaires étrangères de l’Alliance atlantique à Berlin, ajoutant que les Russes avaient « lancé la guerre la plus brutale et la plus cynique depuis la seconde guerre mondiale ».
Premier à saluer cette victoire, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a déclaré être « sûr que le chœur victorieux dans la bataille contre l’ennemi n’est pas loin », promettant d’organiser « un jour » l’Eurovision dans une Marioupol « libre, pacifique et reconstruite », en référence à cette ville martyre où les derniers combattants ukrainiens sont retranchés dans l’aciérie Azovstal.Plusieurs dirigeants européens lui ont emboîté le pas, saluant ce succès symbolique de l’Ukraine dans ce concours dont la Russie était exclue. Cette victoire est le « reflet évident non seulement de votre talent mais aussi du soutien indéfectible de l’Europe aux côtés de l’Ukraine », a déclaré le premier ministre britannique, Boris Johnson. Le président du Conseil européen, Charles Michel, a souhaité que l’édition 2023 de l’Eurovision se tienne « à Kiev dans une Ukraine libre et unie ».