Bamako a demandé au Conseil de sécurité de l’ONU une réunion d’urgence pour faire cesser ce qu’il présente comme « des actes d’agression » de la France, accusée de violer son espace aérien, d’espionnage, ainsi que de soutien aux groupes jihadistes dans le pays, en leur apportant des renseignements et en leur « larguant des armes et des munitions ».
Des accusations qui font franchir un nouveau degré dans l’escalade verbale menée contre la France par la junte militaire au pouvoir. Le nouveau commandant de la force antijihadiste française au Sahel a jugé le propos « insultant » pour la mémoire des soldats français et maliens et des Casques bleus tués au Mali, pays pris dans la tourmente jihadiste et sécuritaire depuis 2012.
Dans les colonnes du Monde, l’Élysée a fermement démenti. « La junte franchit un palier dans le rocambolesque et l’invraisemblable en portant des accusations évidemment sans fondement », indique le Palais. Les dernières activités menées lors du retrait des troupes françaises consistaient « à sécuriser les derniers convois militaires français de l’opération quittant le Mali, à surveiller les activités des terroristes et à cibler des hauts cadres des deux principaux groupes » terroristes, précise la même source.
L’armée française, poussée vers la sortie, a quitté successivement et transféré aux autorités maliennes ses différentes bases au Mali, la dernière lundi à Gao.
Les Russes semblent n’avoir pas traîné de leur côté. Le gouvernement allemand a indiqué mercredi disposer d’informations selon lesquelles environ 20 à 30 personnes, probablement des Russes en uniforme, ont été repérées en train de décharger un avion sur l’aéroport de Gao le jour du départ français.