Le cafard est le cauchemar de chaque habitation tunisienne, du moins, si on ne compte pas les fourmis, les salamandres, et les vilains moustiques. Chaque été, c’est une réelle angoisse car si vous avez déjà eu affaire à des cafards, vous savez combien ces derniers sont durs à éradiquer. Une fois installés dans une maison, même les insecticides chimiques ont du mal à les faire disparaître pour de bon. Et pour cause, niveau survie, les cafards sont passés maîtres. Vous voulez un exemple? Ils ont survécu à l’astéroïde qui a tué les dinosaures.
T-Rex, vélociraptor, alamosaurus… malgré leur imposante carrure et leur dangerosité certaine, ces derniers n’ont rien pu faire face à cet immense caillou extraterrestre qui a percuté la Terre au nord de la péninsule du Yucatán, au Mexique, il y a 66 millions d’années, provoquant des cataclysmes dévastateurs, comme des tremblements de terre massifs et des éruptions volcaniques. Au total, les trois quarts des plantes et des animaux sur Terre ont disparu durant cette sombre période. Excepté, donc, les irréductibles cafards. Pourquoi?
Les « pros » de la survie
Quand une météorite de dix kilomètres de diamètre, comme ce fut le cas à la fin du crétacé, vient frapper de plein fouet directement le sol, être imposant comme un T-Rex n’a rien d’un avantage. A contrario, le minuscule gabarit des cafards leur a été plus qu’utile.
Imaginez un instant les conséquences de l’impact d’un tel astéroïde: des flammes de partout, le ciel se remplit de poussière, un souffle puissant balaye tout sur son passage. Bref, l’apocalypse. De quoi donner envie de se terrer dans un trou en attendant que ça passe. C’est exactement ce qu’ont fait les cafards.
» On mange quoi? On dort où? »
Le corps des cafards est particulièrement plat et peut ainsi se faufiler un peu partout, même dans les endroits les plus étroits et improbables. Sous des meubles, entre des tiroirs, mais aussi dans des crevasses, le temps qu’un astéroïde tueur de dinosaures fasse des ravages par exemple. Des abris temporaires qui se sont aussi révélés particulièrement utiles dans les instants qui suivirent, au moment où la hausse des températures devenait insoutenable.
Ce n’est pas tout. Les cafards avaient beau faire l’autruche, il leur fallait bien manger. Un vrai casse-tête pour tous les heureux survivants de l’astéroïde: l’impact a projeté tellement de poussière dans le ciel que ce dernier s’est assombri, empêchant les rayons du soleil d’atteindre la terre et provoquant ainsi par la suite un long hiver fatal pour de nombreuses plantes nourricières. Qu’ont-ils bien pu manger pendant toute cette période de disette?
Demander à un cafard ce qu’il voudrait manger, c’est le faire pouffer de rire à coup sûr. Un cafard, ça mange absolument tout ce qu’il trouve. Plus de plantes dans le coin? Pas de problème, en bon charognard omnivore, laissez-lui des cadavres d’insectes, des poils d’animaux, de la graisse, des morceaux d’ongle, des excréments ou encore du carton, et il se régalera à coup sûr. Pas fin gourmet pour un sou, mais efficace quand il s’agit de survivre coûte que coûte.
Le média Live Science rapporte même que les cafards auraient pu se protéger dans les œufs qu’ils pondent. Particulièrement résistants, ceux que l’on appelle les oothèques ressemblent à une sorte de haricot sec probablement suffisamment grand à l’époque pour s’y glisser.
Pas le seul chanceux!
Les changements ont été d’une brutalité inouïe, un nombre incalculable d’espèces se sont éteintes soudainement, et ces nuisibles auraient très bien pu avoir le cafard en se retrouvant tout d’un coup bien seuls. Heureusement, d’autres ont, comme eux, usé de leur talent ou bénéficié d’une sacrée chance pour survivre au cataclysme.
Tout un tas d’algues et de bactéries ont résisté aux conditions extrêmes de la Terre, assurant ainsi un approvisionnement constant en matières organiques nourricières pour les formes de vie.
À l’instar des cafards, les serpents se sont aussi enfouis sous terre pour survivre. Dans les profondeurs, ils ont pris leur mal en patience, et ils ont supporté le fait de ne pas manger pendant une longue période –jusqu’à un an, précise le magazine Geo. Mieux, une fois sortis de leur trou, ils ont découvert un monde de désolation, où les prédateurs étaient bien moins nombreux qu’autrefois. L’endroit idéal pour proliférer en toute tranquillité. Jusqu’à parvenir, près de 66 millions d’années plus tard, jusqu’à nous.
*Tunisie-direct a volontairement évité les photos de ces bestioles…ne nous remerciez pas!