Dans son point du 18 septembre sur la situation en Ukraine, le ministère de la défense britannique (MOD) affirme que « la Russie cible de plus en plus les infrastructures civiles, même là où elle ne perçoit probablement aucun effet militaire immédiat ». Le MOD prend ainsi pour exemple les attaques contre le réseau électrique ukrainien, ainsi que les frappes contre le réservoir de Karatchounivka, qui ont causé des inondations dans la ville de Kryvy Rih, selon les autorités locales.
« Alors qu’elle fait face à des revers sur les lignes de front, la Russie a probablement élargi la liste des lieux qu’elle est prête à frapper dans le but de saper directement le moral du peuple et du gouvernement ukrainiens », écrit le ministère de la défense britannique.
Il y a quelques jours, un analyste du centre de gestion du centre de recherche britannique Janes expliquait à l’Agence France-Presse que l’un des principaux objectifs du Kremlin, désormais, est de « supprimer la résistance de la population » ukrainienne, de « la démoraliser », voire de « potentiellement fomenter de l’agitation » en son sein contre ses autorités en la privant d’eau ou d’électricité.
Succès russe à Kherson ?
Les autorités d’occupation russes à Kherson, dans le sud de l’Ukraine, ont affirmé qu’un groupe armé avait été détruit lors de combats samedi soir dans le centre de cette ville, qui est l’objectif d’une contre-offensive ukrainienne. Dans un message publié sur Telegram, elles affirment également qu’aucun soldat russe n’a été blessé, ni aucun civil.
Côté ukrainien, la porte-parole du commandement sud de l’armée, Nataliya Gumenyuk, a dénoncé une « provocation ». S’exprimant dimanche matin sur une chaîne de télévision ukrainienne, elle a déclaré : « Les tirs et les explosions d’hier à Kherson sont une provocation de l’occupant. Nous avons prévenu que des provocations allaient avoir lieu entre le 17 et le 20 septembre. Elles sont destinées à entacher l’image des forces armées ukrainiennes », a-t-elle ajouté.
En Russie, le média public Vesti a publié une vidéo montrant deux blindés entourés de soldats lors de l’incident, sur une avenue dans le quartier de la gare ferroviaire de Kherson. Sur cette vidéo, l’un des blindés ouvre le feu à la mitrailleuse tandis que d’autres tirs se font entendre.
Ce dimanche matin, un cadre de l’occupation russe, Kyrylo Stremooussov, a assuré que la situation était « calme » à Kherson.
L’hypothèse d’un groupe armé ukrainien éliminé à Kherson est niée par Kiev. Selon le conseiller présidentiel Mykhaïlo Podolyak, les tirs étaient en fait « une manifestation de la tension croissante » entre plusieurs forces d’occupation, notamment « les militants de Kadyrov et l’armée russe ». Pour rappel, le président tchétchène a récemment critiqué la stratégie militaire de Moscou. « Les parties se partagent le butin avant de s’enfuir compte tenu de l’approche des forces armées ukrainiennes », prophétise Podolyak.
Centrale reconnectée
La centrale nucléaire de Zaporijia a été reconnectée au réseau ukrainien, ce qui permet de sécuriser le refroidissement des installations, a annoncé samedi l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Les affrontements entre Russes et Ukrainiens près de la centrale ces dernières semaines avaient entraîné l’arrêt de tous ses réacteurs.
165 navires
Un total de 165 navires transportant environ 3,7 millions de tonnes de denrées agricoles ont quitté l’Ukraine dans le cadre de l’accord négocié en juillet par les Nations unies et la Turquie pour débloquer les ports du pays, a annoncé, ce dimanche, le ministère des infrastructures ukrainien, Olexandr Kubrakov. Depuis, trois ports de la mer Noire ont rouvert dans le cadre de cet accord par Moscou et Kiev, qui sont en mesure de charger et d’envoyer à l’étranger 100 à 150 cargos par mois.
« A 10 heures, huit navires ont quitté les ports de la grande Odessa, et deux autres attendent leur tour et des conditions favorables », peut-on lire dans un communiqué du ministère. Une dizaine de navires transportant 169 300 tonnes de produits agricoles devaient, en outre, quitter ce dimanche les ports ukrainiens de la mer Noire.
Les exportations de céréales de l’Ukraine ont chuté après l’invasion du pays par la Russie le 24 février. Le blocage des ports de la mer Noire et la forte hausse des prix alimentaires mondiaux ont réveillé le spectre de pénuries en Afrique et au Moyen-Orient. Important pays producteur et exportateur de céréales, l’Ukraine expédiait jusqu’à 6 millions de tonnes de céréales par mois avant la guerre.