L’Inde a interdit une organisation islamique et ses affiliés pour cinq ans, les accusant d’entretenir des liens avec des groupes jihadistes dans un décret gouvernemental publié ce mercredi, après avoir arrêté plusieurs centaines de ses membres dans le cadre d’une répression nationale.
Cet avis du gouvernement affirme qu’il est « nécessaire de déclarer le PFI et ses associés, affiliés ou façades, comme une association illégale avec effet immédiat » et ce « pour une période de cinq ans ».
Selon ce document consulté par l’AFP, le Front populaire de l’Inde (PFI) a été mis hors la loi en raison de ses liens avec des organisations extrémistes dont le groupe État islamique et des attaques violentes attribuées à ses membres.
Le PFI nie toute implication dans des activités extrémistes et affirme faire l’objet d’une « chasse aux sorcières » de la part du gouvernement nationaliste hindou du Premier ministre Narendra Modi.
La police a arrêté plus de 300 membres du PFI dans tout le pays depuis vendredi dernier.
Le ministère de l’Intérieur les accuse d’au moins dix meurtres dans le sud de l’Inde depuis 2016 et estime que le groupe « poursuit un programme secret » pour radicaliser la société et saper la démocratie.
Des ONG de défense des droits humains ont reproché au parti nationaliste hindou du Premier ministre Narendra Modi de faire usage de pratiques discriminatoires envers la minorité musulmane indienne (200 millions de personnes) depuis son arrivée au pouvoir en 2014.
Les actions contre le PFI sont « une tentative consciente du gouvernement Modi de répandre l’islamophobie parmi le public et de diaboliser les musulmans en tant que communauté », a réagi sur Twitter le parti communiste indien.
Le PFI, qui compte selon les estimations du gouvernement plusieurs milliers de membres, nie être une organisation extrémiste, mais plusieurs de ses membres ont été condamnés pour des violences depuis ses débuts il y a une quinzaine d’années.