C’est la treizième femme à obtenir ce prix. Brigitte Giraud, 62 ans, remporte le prix Goncourt 2022 pour Vivre vite (Flammarion), jeudi 3 novembre. Son roman intimiste revient sur l’enchaînement des événements qui ont conduit à la mort de son compagnon dans un accident de moto, en 1999.
Elle l’a emporté au 14e tour d’un scrutin très serré face à Giuliano da Empoli, grâce à la voix du président Didier Decoin qui compte double, et succède ainsi au Sénégalais Mohamed Mbougar Sarr. L’Académie Goncourt a fait le choix d’une autrice peu connue du grand public et pas habituée aux gros chiffres de vente, poursuivant ainsi un certain renouveau.
Lyonnaise, native d’Algérie, Brigitte Giraud a écrit une dizaine de livres, romans, essais ou nouvelles. Elle a obtenu le Goncourt de la nouvelle 2007 pour le recueil L’amour est très surestimé. En 2019, elle a été finaliste du prix Médicis pour Jour de courage.
En choisissant Vivre vite, les jurés Goncourt élisent un récit sobre et sensible, qui a été tout de suite bien accueilli par la critique. Comme dans l’accident, fruit d’une chaîne d’événements improbables, « il y a eu, là aussi, un effet domino ». Mais « là il s’est passé de belles choses ».
Le prix Renaudot a également été attribué à Simon Liberati pour Performance (Grasset), sur un écrivain septuagénaire qui renoue avec le feu sacré en écrivant un scénario sur les Rolling Stones, et a une relation avec une femme de près de 50 ans plus jeune que lui. Il a obtenu 6 voix parmi les membres du jury. « Tout ce qui est dans ce registre, je ne vous apprendrais pas mon cher que c’est assez, comment dire, c’est rarement prévu », a réagi le romancier de 62 ans, devant la presse.
Né en mai 1960 à Paris, Simon Liberati a notamment collaboré aux magazines FHM et Grazia après des études à la Sorbonne. A 44 ans, il publie son premier ouvrage, Anthologie des apparitions (Flammarion), considéré par beaucoup comme un roman culte sur l’adolescence.