Les gymnases et les bains publics sont désormais également interdits aux femmes afghanes, a-t-on appris ce dimanche auprès des autorités talibanes qui avaient déjà annoncé récemment leur exclusion des parcs et jardins de la capitale.
« Les salles de sport sont fermées aux femmes parce que leurs entraîneurs étaient des hommes et que certaines (des salles) étaient mixtes », a déclaré dimanche à l’AFP Mohammad Akif Sadeq Mohajir, porte-parole du ministère de la Prévention du vice et de la Promotion de la vertu.
Il a également ajouté que les « hammams », bains publics où traditionnellement hommes et femmes sont séparés, sont aussi interdits à ces dernières.
« Actuellement, chaque maison a une salle de bain, donc cela ne pose aucun problème aux femmes » pour se laver, a-t-il ajouté.
Pour Sana, 23 ans, étudiante à l’université, l’explication est différente: « La principale raison de la fermeture des portes des parcs, des gymnases et des hammams réside dans l’idéologie anti-femmes des talibans ».
« L’Afghanistan d’aujourd’hui s’est transformé en un donjon pour les femmes. Ils veulent envoyer les femmes dans un trou noir. Aujourd’hui, avec la fermeture de ces installations, elles sont emprisonnées entre les quatre murs de leur maison », a dénoncé auprès de l’AFP l’étudiante.
« Vous ne pouvez pas tout nous interdire », ajoute la jeune femme, la voix brisée par l’émotion.
Selon les militants, les restrictions croissantes imposées aux femmes visent à les empêcher de se rassembler pour organiser l’opposition au régime des talibans.
De petits groupes de femmes ont organisé plusieurs manifestations éclair à Kaboul et dans d’autres grandes villes, au risque de s’attirer les foudres des responsables talibans. Ces rassemblements sont généralement dispersés avec brutalité et des participantes arrêtées.