L’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) a accordé à l’aube du 27 Janvier, sa confiance aux 11 ministres proposés par le chef du gouvernement, Hichem Méchichi, qui a pris à la légère la menace du Président de la République, Kais Saied, qui lui a été adressée la veille, lors du Haut comité de sécurité, de ne pas inviter, pour prêter serment, des ministres traînant des soupçons de corruption et de conflits d’intérêts.
Le résultat est là. Dix jours après ledit vote, aucun ministre n’a prêté serment. Pire encore, la majorité des interprétations juridiques dit qu’en l’absence d’un Tribunal Constitutionnel, le Président de la République est, en vertu de l’article 72 de la Constitution, le garant de la protection de la Constitution, donc l’unique autorité pour l’interpréter, comme l’a affirmé le spécialiste de Droit constitutionnel, Pr Slim Laghmani.
Plusieurs propositions ont été avancées. Mais, en ce moment, plus de place aux fameuses ‘mesures impossibles’, dont certains juristes ont parlé sur l’éventualité pour les nouveaux ministres d’exercer leurs fonctions, sans prêter serment. La proposition s’est avérée exclusive au Droit administratif.
Les autres alternatives parlent, soit de démissions des quatre ministres, objets de litiges, comme l’a proposé le député d’Ennahdha, Samir Dilou, suivi par d’autres, ou leur remplacement par Hichem Mechichi, soit de la démission de Méchichi, lui-même. Car, selon plusieurs députés qui disent voir mal comment Méchichi va garder sa place alors qu’il est clair que le courant ne passe plus entre les deux têtes de l’exécutif.
La Tunisie peine à retrouver son équilibre.