La Commission européenne a réitéré ce jeudi son opposition au financement par l’UE de murs ou de clôtures pour lutter contre l’immigration irrégulière, une demande émise par une partie des pays membres, dont l’Autriche encore récemment.
« Il n’y a pas d’argent dans le budget de l’UE pour cela. Si nous devions dépenser de l’argent pour des murs ou des clôtures, il n’y aurait pas d’argent pour d’autres choses », a déclaré la commissaire européenne aux Affaires intérieures Ylva Johansson, interrogée à son arrivée à une réunion des ministres de l’Intérieur à Stockholm.
Le chancelier autrichien Karl Nehammer s’est rendu lundi à la frontière entre la Bulgarie et la Turquie, le long de laquelle une clôture a été érigée par Sofia pour empêcher les arrivées de migrants. Il a indiqué « soutenir » la demande du président bulgare Roumen Radev à la Commission d’obtenir « deux milliards d’euros pour étendre cette clôture, afin de fournir une réelle protection pour l’Union européenne ».
« Il s’agit d’équipements techniques, de caméras de surveillance, de drones, d’hélicoptères, de véhicules (et de) l’infrastructure elle-même. L’Autriche est clairement du côté de la Bulgarie quand il s’agit de soutenir ce pays dans cette démarche », avait ajouté le chancelier, qui compte soulever la question au prochain sommet européen des 9-10 février.
L’Autriche, confrontée à une forte hausse des demandes d’asile, avait bloqué en décembre l’intégration de la Bulgarie et de la Roumanie dans l’espace Schengen de libre circulation, redoutant que cela n’accroisse les arrivées de migrants.
En octobre 2021 déjà, douze pays de l’UE (Autriche, Bulgarie, Chypre, Danemark, Estonie, Grèce, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Pologne, République tchèque et Slovaquie), avaient demandé à Bruxelles de financer la construction de telles clôtures.
Ce jeudi, les ministres européens de l’Intérieur discutaient à Stockholm des moyens d’augmenter les renvois de migrants en situation irrégulière vers leur pays d’origine. Sur les quelque 340.500 décisions de « retour » prononcées en 2021 dans les pays européens, 21% ont été effectivement mises en œuvre, selon des données d’Eurostat citées par la Commission.