L’Ozempic, remède miracle ? Ce produit injectable est en fait indiqué pour « le traitement du diabète de type 2 insuffisamment contrôlé » chez les adultes, précise le laboratoire Novo Nordisk, qui le commercialise en France depuis 2019.
Le sémaglutide, son principe actif, agit en se fixant sur les récepteurs d’une hormone qui a un rôle dans le contrôle de la glycémie et stimule la libération d’insuline lorsque le taux de glucose dans le sang est élevé.
Il ralentit aussi la vidange de l’estomac, diminuant de fait l’appétit et engendrant des pertes de poids importantes, de l’ordre de 10% en un an.
Une propriété qui a permis à l’industriel d’obtenir la commercialisation du sémaglutide dans de nombreux pays, dont les États-Unis, à une dose plus forte et sous un autre nom, Wegovy, pour le traitement de l’obésité.
En France, le Wegovy a reçu un avis favorable de la Haute autorité de santé (HAS) dans le traitement de l’obésité fin décembre. Il est pour le moment limité aux personnes très obèses avec une maladie associée.
En attendant une décision des autorités sur son prix et son remboursement, Wegovy est délivré au compte-gouttes, « contrairement à l’Ozempic qui est disponible avec une ordonnance normale », constate le Pr Jean-Luc Faillie, de l’université de Montpellier.
Résultat: « des pharmaciens ont constaté des ordonnances » d’Ozempic pour des personnes non diabétiques ainsi que « des ordonnances falsifiées, utilisées par plusieurs personnes ».
Mercredi, l’Agence nationale du médicament (ANSM) et l’Assurance maladie en France ont annoncé que l’Ozempic allait faire l’objet d’une « surveillance renforcée », expliquant que « des remontées de terrain font état d’un usage détourné ».
Des détournements « limités » à 1% selon ces autorités, qui s’inquiètent toutefois de l’impact sur la disponibilité du produit pour les diabétiques.