Une attaque de missiles russes a touché lundi matin la ville de Kryvyï Rig, dans le sud de l’Ukraine, tuant au moins quatre personnes, dont une fillette de 10 ans et sa mère, tandis que d’autres étaient piégées sous les décombres, ont indiqué des responsables ukrainiens.
Une vidéo postée par le président ukrainien Volodymyr Zelensky montre de la fumée s’échappant d’un trou béant creusé dans le flanc d’un immeuble de neuf étages. Un autre bâtiment de quatre étages est presque entièrement détruit.
« Nouvelles tragiques. Quatre personnes sont déjà mortes à Kryvyï Rig, « , a écrit Serhiy Lysak, le gouverneur de la région, sur l’application de messagerie Telegram. Le maire de la ville, Oleksandr Vilkoul, a indiqué qu’une fillette de 10 ans et sa mère âgée de 45 ans figuraient parmi les victimes.
Volodymyr Zelensky, dont Kryvyï Rig est la ville natale, a indiqué que les frappes avaient touché un bâtiment universitaire et un immeuble d’habitations.
« Cette terreur ne nous effraiera pas et ne nous brisera pas. Nous travaillons et nous sauvons notre peuple », a-t-il déclaré sur l’application Telegram.
Selon Kiev, l’armée russe a mené 42 bombardements contre des positions militaires ou des civils, ce lundi.
Davantage de frappes
Le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou a affirmé ce lundi que l’intensité des frappes sur les infrastructures militaires ukrainiennes avait « augmenté en flèche » en réponse aux attaques visant le territoire russe.
« L’intensité des frappes sur les installations militaires ukrainiennes, y compris celles qui soutiennent ces actes terroristes, a augmenté en flèche », a-t-il affirmé lors d’une allocution avec des responsables militaires russes.
Il réagissait notamment aux récentes attaques de drones ayant visé la péninsule annexée de Crimée ou la Russie, comme à Moscou dimanche où deux immeubles d’un quartier d’affaires ont été légèrement endommagés.
« Etant donné l’évolution de la situation, des mesures supplémentaires ont été prises pour améliorer les défenses contre les attaques aériennes et maritimes », a-t-il affirmé.
Il a par ailleurs assuré que la contre-offensive ukrainienne, démarrée début juin après des mois de préparation, est « infructueuse » et que « les armes occidentales fournies ne mènent pas au succès mais ne font que prolonger le conflit ».
Plus tôt, le Kremlin a assuré que les attaques de drones visant Moscou était des « actes désespérés » de l’Ukraine en raison de ses revers sur le terrain.
Dimanche, le président Volodymyr Zelensky s’est pour sa part satisfait de ces frappes, affirmant que « la guerre arrive sur le territoire russe et dans ses centres symboliques ».
Drones contre commissariat
Une attaque de drone ukrainienne a visé dans la nuit de dimanche à lundi un commissariat de police dans la région russe de Briansk, frontalière de l’Ukraine, sans faire de victimes, a annoncé le gouverneur régional, Alexandre Bogomaz.
« Les forces ukrainiennes ont attaqué dans la nuit le district de Troubtchevski », a écrit M. Bogomaz sur Telegram. « Un drone a frappé le commissariat de police de ce district. Pas de victimes », a-t-il précisé, en ajoutant que les fenêtres et le toit du bâtiment ont été endommagés.
Les attaques de drones contre le territoire russe et la péninsule de Crimée annexée en 2014 se sont multipliées ces dernières semaines, sur fond d’une contre-offensive de Kiev entamée début juin.
Dimanche matin, la Russie a ainsi annoncé avoir repoussé dans la nuit deux attaques distinctes de drones ukrainiens, l’une ayant visé la péninsule annexée de Crimée et l’autre Moscou.
Des suicides ?
Sur des images filmées au drone et révélées par BFMTV, un soldat russe – pris au piège seul dans une tranchée – décide de retourner son arme vers lui et de se suicider, alors que des cadavres d’autres soldats russes se trouvent à côté de lui. Le pilote ukrainien du drone à l’origine de ces images, un certain Andriy, a avoué auprès de BFMTV avoir été «surpris et choqué». «Ça n’arrive pas tous les jours qu’un Russe se tire une balle», a-t-il ajouté.
Sur d’autres images dévoilées, un autre soldat russe décide de mettre fin à ses jours pour les mêmes raisons. «On a fait face à de nombreuses situations comme celles-ci», indique Yehven, un autre pilote de drone, à BFMTV. «La principale raison qui fait qu’ils ne se rendent pas, c’est la propagande, j’en suis certain. Elle est si forte qu’elle est capable de retourner le cerveau de ces hommes», tente-t-il de justifier.
L’Ukraine freinée par Musk ?
Plus de 42 000 terminaux Starlink fonctionnent actuellement en Ukraine et sont utilisés par l’armée, les hôpitaux, les entreprises et les organisations humanitaires. Le New York Times écrit qu’il y a eu des cas où des militaires ont été empêchés d’accéder à l’internet par satellite. Par exemple, dans la région de la Crimée temporairement occupée.
Le matériel indique que le contrôle presque total d’Elon Musk sur l’Internet par satellite soulève des inquiétudes. Des sources indiquent qu’en 2022, il a refusé aux soldats ukrainiens l’accès à l’internet Starlink dans la zone de la Crimée occupée, et que cela a affecté la stratégie de libération des territoires ukrainiens. Fin 2022, quelque 1 300 terminaux Starlink achetés par l’intermédiaire du fournisseur britannique ont cessé de fonctionner en Ukraine, le gouvernement n’ayant pas payé la redevance mensuelle de 2 500 dollars pour chacun d’entre eux.
En outre, SpaceX limite la disponibilité de Starlink sur les lignes de front en fonction de l’évolution de celles-ci. Musk a également déclaré que sa technologie ne pouvait pas être utilisée pour des frappes de drones à longue portée.
Il semble toutefois y avoir une solution à ce problème. En juin 2023, le ministère américain de la défense a approuvé un accord avec SpaceX et l’achat de 400 à 500 nouveaux terminaux et services Starlink pour l’Ukraine. Selon plusieurs sources, le Pentagone a le contrôle de la configuration de l’endroit où le signal internet de Starlink fonctionne en Ukraine. Ainsi, Musk ne pourra pas fermer ces terminaux et limiter leurs performances, et l’Ukraine pourra exécuter des fonctions sensibles sans risquer de perdre le signal.