Mauvais gestionnaire, le Tunisien ? Tout porte à le croire quand on voit que pas mal de nos concitoyens sont soit surendettés, soit condamnés à trainer le boulet d’un compte bancaire constamment débiteur, soit incapables de faire face à des dépenses imprévues.
Il fut un temps où la forme de la structure de la société tunisienne était souvent comparée à celle d’un losange, avec deux infimes parties représentant les nantis d’un côté et les pauvres de l’autre et une importante partie correspondant à une classe moyenne qui vit décemment. Certes cette majorité de la population tunisienne ne pouvait pas subvenir à tous ses besoins, mais elle ne s’endettait que pour les grosses dépenses telles que l’acquisition d’un logement ou l’achat d’un véhicule.
Les changements intervenus sont le résultat d’une orientation vers le système de la société de consommation qui crée tout le temps de nouveaux besoins et engendre forcément plus de dépenses. La rupture de l’équilibre est la conséquence de la non indexation des salaires sur les prix. Les dépenses augmentent considérablement alors que revenus évoluent très lentement.
Depuis dix ans la course folle de la machine infernale de l’inflation a en plus fait que la situation du Tunisien est devenue plus compliquée. La dégradation du pouvoir d’achat a intensifié sa vulnérabilité en aiguisant sa frustration au sein d’une société de plus en plus dépendante de la spirale de la consommation.
Faut-il pour autant baisser les bras ? Une gestion rationnelle des moyens dont nous disposons, fussent-ils minimes, s’impose.