Pas de spectateurs tout à l’heure pour les deux premiers matchs des huitièmes de finale de la Ligue des champions, mais une forte présence française. Ils seront, si l’on s’en tient aux compositions annoncées ce matin, dix à fouler les gazons de Barcelone et de Budapest: aucun dans le onze de Liverpool, 3 avec Leipzig – Upamecano, Nkunku et Mukiele – trois également dans les rangs du PSG – Mbappé, Kurzawa et Kimpembe – et quatre au Barça – Griezmann, Umtiti, Lenglet et Dembélé. Assez étonnant, non? Mais cinq de ces dix sont champions du monde. Plus de dix nationalités sont représentées.
A Barcelone, deux rivaux sont aux prises sur fond de tension et de rivalité. Tout le monde se souvient de 2017, la honte des Catalans écrasés 4 à 0 à Paris et la fantastique remontada à Barcelone où Messi et Neymar humilient Paris 6 à 1. Il y a de la revanche dans l’air, aucune équipe n’a oublié. Si Neymar qui a fait pleurer les fans du Barça avant de les plonger dans la colère, porte les couleurs du PSG -blessé il ne joue pas -, Lionel Messi est toujours là malgré son désir estival de partir et il est en forme. Une envie d’aller voir ailleurs qui ne l’aurait pas quitté et qui irrite la Catalogne car sa destination serait Paris et le PSG. Rien n’est fait, mais Neymar multiplierait les appels et Adidas aurait déjà prévu une somptueuse fête d’arrivée. A sa descente du bus qui menait hier au stade les Parisiens, le président Nasser al Khelaifi a été sifflé, conspué par les supporters de l’Argentin.
Ce match, c’est aussi, bien plus que celui de Leipzig face à Liverpool, un match de riches, de riches que le covid et ses « zero » spectateur commence à ruiner. Le Barça a réduit son budget annuel à environ 735 millions d’euros, mais sa dette dépasserait le milliard. Le PSG, au budget de 600 millions, affichait un déficit de 204 millions en juin prochain, à la fin de la saison. Tous les clubs sont plombés par les salaires qui se sont envolés ces dernières années.
Selon Andrea Agnelli, patron de la Juventus de Turin et l’Association européenne des clubs -les dix plus riches -, cité ce matin par L’Équipe, la pandémie ferait perdre aux clubs européens de 6,5 à 8,5 milliards sur 2020 et 2021.
Le football va devoir baisser son train de vie.