L’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) a décidé, dans l’après-midi de ce vendredi 19 février, de suspendre la grève générale entamée quelques heures plus tôt par les salariés de Tunisair, suite à une promesse du gouvernement d’établir une feuille de route pour sauver la compagnie qui croule sous les dettes.
«Nous appelons tous les agents et cadres du groupe Tunisair à suspendre leur grève et à reprendre le travail, suite à l’engagement du gouvernement de tenir une réunion urgente entre une délégation gouvernementale et une délégation syndicale conduite par le secrétaire général de l’UGTT pour définir un plan de sauvetage de la compagnie», ont précisé l’Union régionale du travail de l’Ariana et la Fédération générale du transport, rattachée à l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) dans un communiqué conjoint.
Ce même communiqué souligne que la feuille de route, qui sera établie à l’issue de la réunion, ne prévoit pas de privatisation de la compagnie et comporte un engagement à ne pas toucher aux droits des salariés.
Le personnel du groupe Tunisair avait entamé, aujourd’hui vers le coup de midi, une grève ouverte, qui a engendré un blocage total de l’espace aérien tunisien, pour réclamer le sauvetage du transporteur national confronté au spectre de la faillite.
Les vols de Tunisair on été complètement suspendus et les services de déchargement et d’expédition des autres compagnies aériennes se sont arrêtés pendant plus de trois heures, ce qui a contraint la plupart des transporteurs étrangers à annuler ou à reporter leurs vols vers la Tunisie.
Cette grève ouverte fait suite à une saisie conservatoire, effectuée par la société TAV Tunisie, filiale de l’opérateur aéroportuaire turc TAV qui exploite les aéroports Enfidha-Hammamet et Monastir Habib Bourguiba, sur les comptes bancaires de Tunisair pour le recouvrement de 8 millions d’euros (29 millions de dollars ) sur des dettes totales de 20 millions d’euros, (65,6 millions de dinars) sans compter les pénalités de retard qui remontent à l’année 2015 .
Tunisair croule sous les dettes et n’arrive plus à payer ses fournisseurs. La compagnie, dont les effectifs s’élèvent à quelques 8000 personnes, exploite actuellement 4 avions seulement sur une flotte de 32 appareils, en raison de son incapacité à acheter les pièces de rechange nécessaires. W.K