Deux valeurs essentielles figurent dans la vie de l’être humain parce qu’elles lui font éprouver un sentiment de sécurité. Il s’agit de l’or et du travail. Ne dit-on pas que l’or est une valeur refuge ? Il l’a été pendant des siècles pour la femme parce qu’elle ne travaillait pas. En posséder une certaine quantité était en quelque sorte une assurance-vie. Il l’est aujourd’hui pour toutes les économies quel que soit le système politique adopté. Le travail, quant à lui, est une valeur qui permet de se prémunir contre les trois grands maux identifiés par Voltaire : l’ennui, le vice et le besoin. Il n’est pas nécessaire d’être un grand économiste pour prendre conscience de cette réalité.
Pour le Tunisien, l’or est devenu tellement cher qu’il est désormais impossible à acquérir. Il en est de même pour l’Etat. Nous n’avons pas eu cette chance de posséder des mines d’or que celui-ci soit jaune, noir ou vert. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous ne voyons nulle part chez nous des orpailleurs. Nous n’avons pas été gâtés par la nature. Nous n’avons pas non plus réussi à stocker des lingots dans notre trésorerie.
La valeur travail semble être sortie de la sphère de nos concitoyens. Nous chérissons les emplois « clou dans un mur » où il nous est loisible de traîner nos savates sans le moindre souci de productivité. Nous percevons des primes de rendement pour ce que nous n’accomplissons pas. A cause de la covid, nous « travaillons » un jour sur deux. Mais ce qui est encore plus grave, c’est ce message que ne cessent de passer les media à nos enfants : « Jouez sur internet, vous gagnerez des fortunes en si peu de temps ! » Sont invités sur les plateaux télé des jeunes qui ne travaillent plus à l’école, qui veillent jusqu’à l’aube et qui se targuent d’avoir engrangé des millions grâce à des jeux ou à des vidéos live sur la toile.
Mamma mia ! Que tout cela est déroutant !
Réveillez-vous La Fontaine, ils sont devenus fous !