Emmanuel Macron a défendu ce jeudi en Suisse l’Europe comme « réponse » aux crises géopolitiques, mais a dû reconnaître que le Vieux Continent est profondément divisé face au conflit entre Israël et le Hamas, au cœur d’une petite manifestation hostile au président français.
Accompagné de son homologue suisse Alain Berset, le chef de l’Etat a présenté sa vision de l’Europe avant de débattre avec des étudiants, à l’Université de Lausanne, sur les rives du lac Léman.
Malgré la « position d’unité » affichée par l’Union européenne, « il y a beaucoup de différences sur ce sujet entre les pays » qui la composent, admet d’emblée Emmanuel Macron, soulignant que, partout, ce conflit relève à la fois de la diplomatie et de la politique intérieure.
Comme la veille devant la presse, il « assume totalement » sa position, qui suscite des critiques, parfois pour des raisons opposées, en France comme dans la région: « le droit d’Israël à se défendre ne justifie pas de bombarder des civils et d’avoir des enfants, des familles qui sont tués dans ces bombardements ».
« Ca ne peut pas être la guerre totale, sans règles », insiste encore le président français, applaudi assez franchement par l’auditoire.
Pour cela, il plaide pour une « trêve immédiate conduisant à un cessez-le-feu humanitaire », mais convient que « là, il n’y a pas une position unie, pour être honnête, au niveau européen ».
Alors que le projet européen a longtemps été présenté comme garantie de paix sur un continent auparavant miné par les conflits, « la guerre revient partout à nos portes », en Ukraine, dans le Caucase, au Proche-Orient, constate le chef de l’Etat français.
« Face à tous les risques, d’écartèlement, de retour au nationalisme, l’Europe est la réponse », martèle-t-il. « Penser que face à tous les défis », « la réponse serait de revenir au nationalisme, au conflit entre les uns et les autres », ce « serait une catastrophe ».
« Et donc nous avons, plus encore au fond qu’avant le retour de la guerre sur notre sol un besoin d’unité », conclut-il.