Pour une fois, les Etats-Unis, la Russie et la Chine sont d’accord : la trêve, qui permet la libération de dizaines d’otages, est la bienvenue et elle devrait être prolongée pour arriver à un cessez-le-feu durable menant à des pourparlers politiques. Un premier pas sur le long chemin du jour d’après…
Si aujourd’hui, le Hamas a la main sur la libération des otages, il semble que c’est l’Etat hébreu qui décidera au soir du quatrième jour de la suite des événements. Stop ou encore ? Benjamin Netanyahou maintient ses objectifs irréalistes et totalement disproportionnés : mettre la main sur Gaza et éradiquer le Hamas. Le porte-parole de l’armée, Daniel Hagari , répète que « Tsahal se prépare pour les prochaines phases ». Gaza totalement rasée et ses habitants qui n’auraient plus qu’à fuir ou mourir ? Inhumain, inacceptable.
Depuis le début du conflit, Netanyahou ne parle que de détruire et ne tolère aucune critique sur la manière dont il agit, persuadé que la force, la violence lui éviteront de répondre devant les électeurs, voire la justice d’une catastrophe dont il est en grande partie responsable.
Pour la première fois depuis longtemps, les Etats-Unis qui avaient mis les Palestiniens, comme la poussière, sous le tapis, se réveillent mais n’ont pas encore passé la vitesse supérieure. Si certains commentateurs avancent qu’ils n’ont plus vraiment les moyens de peser – élection présidentielle en novembre 2024, refus d’escalade, compétition mondiale avec la Chine…- d’autres indiquent qu’ils restent les seuls à pouvoir contraindre Israël, pays qu’ils aident largement, même s’ils apparaissent aux yeux du monde arabe et du « sud global » comme « partiaux et malhonnêtes », reconnaît le Département d’Etat. Elie Barnavi, historien et ancien ambassadeur en France, note que tous les progrès, même vite déçus, de la conférence de Madrid en 1991 au sommet de Taba en 2001, ont été réalisés sous la pression américaine.
Pour que l’espoir puisse naître, il faudrait au préalable que tous les camps abandonnent leurs postures qui ne mènent à rien, sinon à la poursuite d’une guerre sans fin.