Le Parlement européen a remis mardi le prix Sakharov à titre posthume à l’Iranienne Mahsa Amini — dont le nom est devenu un « symbole de liberté » selon sa famille, tenue à l’écart de la cérémonie par Téhéran.
Plus haute distinction de l’Union européenne pour les droits humains, ce prix a été décerné à la jeune Kurde iranienne, décédée à l’âge de 22 ans le 16 septembre 2022, trois jours après avoir été arrêtée pour non-respect du strict code vestimentaire imposé aux femmes en Iran.
La famille de Mahsa Amini avait prévu d’assister à la remise du prix Sakharov au Parlement européen à Strasbourg, mais n’a pu partir, frappée au dernier moment par une interdiction de quitter le territoire iranien.
« J’aimerais pouvoir être présente dans votre honorable assemblée, pour représenter toutes les femmes de mon pays et exprimer ma gratitude pour l’attribution du prix Sakharov » a écrit la mère de Mahsa Amini, Mojgan Eftekhari, dans un message lu par son avocat, Saleh Nikbakht, qui a reçu le prix Sakharov au nom de la famille.
« Malheureusement, cette opportunité nous a été refusée, en violation de toutes les normes juridiques et humaines », a-t-elle ajouté.
Evoquant sa fille, Mojgan Eftekhari l’a comparée à Jeanne d’Arc, soulignant que « sa vie a été injustement enlevée ».
« Je crois fermement que son nom, au côté de celui de Jeanne d’Arc, restera un symbole de liberté », a-t-elle estimé.
Condamnant la décision du régime iranien d’empêcher les proches de Mahsa Amini de se rendre en France, la présidente du parlement européen Roberta Metsola a déclaré que « la façon dont ils ont été traités est un nouvel exemple de ce à quoi le peuple iranien est confronté au quotidien ».
« Le courage et la résilience des femmes iraniennes dans leur lutte pour la justice, la liberté et les droits humains ne seront pas stoppés. Leurs voix ne peuvent pas être réduites au silence », a martelé Mme Metsola.