La Turquie commémore jusqu’à mardi le séisme du 6 février 2023, la pire catastrophe de son histoire moderne qui a fait plus de 53.000 morts dans le sud-est du pays.
En soixante-cinq secondes, 53.537 vies (selon le dernier bilan des autorités publié vendredi) ont été englouties dans les ruines de leur quotidien, avalées par les amas de béton de leurs logements effondrés sur eux-mêmes et leurs habitants.
Ajoutés aux 6.000 décès enregistrés dans la Syrie voisine, le bilan du désastre s’élève à près de 60.000 morts, ce qui le classe parmi les 10 plus meurtriers des 100 dernières années – le président turc Recep Tayyip Erdogan avait parlé de « la catastrophe du siècle ».
Onze provinces parmi les plus pauvres de Turquie ont été touchées, 14 millions de Turcs affectés, et nombre d’entre eux sont toujours sous le choc.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a imputé le lourd bilan — plus de 53.500 morts — aux entrepreneurs et promoteurs, les accusant d’avoir utilisé des matériaux de mauvaise qualité et d’avoir violé les normes de construction.
Plus de 260 d’entre eux ont été arrêtés dans les semaines suivant le séisme, certains alors qu’ils tentaient de fuir la Turquie.
Mais les avocats des familles des victimes craignent que beaucoup échappent à la justice, une partie des preuves à charge ayant disparu sous les chenilles des bulldozers.
Les enquêtes contre les fonctionnaires ayant accordé les permis de construire et validé les inspections de sécurité nécessitent une autorisation du ministère de l’Intérieur: aucune n’a pour l’heure été ouverte.
Le président Erdogan avait promis 650.000 nouveaux logements dans l’année. Onze mois plus tard, selon le ministère de l’Environnement et de l’Urbanisation, la construction de la moitié d’entre eux a été lancée, dont 46.000 sont prêts à être livrés.
Samedi, le chef de l’Etat a remis à Hatay les clés des 7.000 premiers à des familles tirées au sort.