L’expulsion s’est déroulée en moins de 24 heures. Vendredi matin, un imam algérien officiant à Toulouse, Mohamed Tataï, a été interpellé à son domicile par la police aux frontières. Les agents lui ont présenté un arrêté d’expulsion signé du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Le soir même, le locataire de Beauvau annonçait, sur X, le départ pour son pays d’origine de ce «prêcheur de haine», condamné pour provocation à la violence envers la communauté juive.
En 2018, l’Institut de recherche des médias du Moyen-Orient (MEMRI) diffuse une vidéo dans laquelle Mohamed Tataï, lors d’un prêche, prononce en arabe devant ses fidèles un hadith sur «la bataille finale décisive» qui doit opposer musulmans et juifs.
«Le jour du Jugement ne viendra pas jusqu’à ce que les musulmans combattent les juifs», clame le hadith (parole de Mahomet retranscrite par la tradition musulmane) cité par l’imam. «Les Juifs se cacheront derrière les pierres et les arbres, et les pierres et les arbres diront : Ô musulman, ô serviteur d’Allah, il y a un Juif qui se cache derrière moi, viens le tuer – à l’exception de l’arbre Gharqad, qui est l’un des arbres des Juifs.»
Dans la foulée, ces propos font l’objet d’un signalement par le préfet de Haute-Garonne, pour «provocation à la haine et à la discrimination à l’égard des juifs». Dès le mois de septembre suivant, une procédure judiciaire est ouverte. L’imam est relaxé une première fois par le tribunal correctionnel de Toulouse. Il est néanmoins condamné en appel à quatre mois de prison avec sursis. Saisie d’un pourvoi de l’intéressé, la Cour de cassation, en décembre 2023, a confirmé cette condamnation. Le 5 avril, Gérald Darmanin signe l’arrêté d’expulsion.