S’il est une journée mondiale que les Tunisiens sont censés fêter comme il se doit, c’est bien celle de l’incertitude (22 février). Quoi de plus logique quand on sait que le pays navigue à vue et que personne ne sait de quoi demain sera fait ?
La fin de la transition démocratique et l’accès définitif et irrévocable à la stabilité semble être un rêve que tout le monde caresse mais dont personne n’entrevoit la réalisation proche. La victoire sur cette pandémie qui nous ronge jusqu’à l’os est désormais de l’ordre de l’utopie. Même si le virus avec ses différents variants pouvait être éradiqué dans un an ou deux, les conséquences de ses ravages sur la santé, l’économie et les rapports sociaux continueront à peser lourdement sur nos capacités physiques, financières et intellectuelles. Nous délesterons-nous un jour du poids de cette covid 19. Nous nous réveillons tous les jours sur la même question : « Y a-t-il un pilote dans l’avion ? »
Les perspectives négatives n’engendrent que des pensées pessimistes. Faut-il pour autant accorder une importance accrue à l’incertitude et pousser l’autoflagellation jusqu’à la célébration de la journée consacrée à cette incertitude ?
« Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille. », disait Charles Baudelaire. Alors suivons son appel à la sagesse et ne voyons pas que du négatif dans l’incertitude. A quelque chose malheur est bon, n’est-ce pas ? Le doute a toujours été à l’origine de pensées novatrices. Le tâtonnement permet d’aller lentement mais sûrement. La remise en question des certitudes acquises est paradoxalement le moteur du progrès. Que reste-t-il à faire ? Réfléchir constamment. Réfléchir à des solutions quitte à les laisser tomber le jour de leur adoption pour en envisager d’autres.
N’agissons pas comme des rats. Ne soyons pas les premiers à quitter le navire lorsque la tempête gronde.