« Personne n’est autorisé à commettre des crimes de guerre ou des crimes contre l’humanité » déclarait une fois de plus, dimanche, le procureur de la CPI Karim Khan, quelques jours après avoir demandé des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien et des dirigeants du Hamas. Il avait à peine fini de parler que Tsahal bombardait un centre de déplacés qu’ elle avait désigné comme étant sûr ! Une « cible légitime » affirme Israël car il y avait sur place des « terroristes » et l’avocate de l’armée ajoute cyniquement : « Naturellement, dans une guerre d’une telle envergure et intensité, des événements difficiles se produisent ».
Face à l’indignation générale, la police militaire a ouvert une enquête. Soit, mais la frappe qui, forcément, visait des civils, et Tsahal le savait, n’aurait jamais dû avoir lieu. Netanyahou n’en a cure des jugements de la CIJ, de l’avis du procureur de la CPI, des remontrances de ses alliés : il a besoin de la guerre pour protéger ses propres intérêts. Peu avant ce nouveau drame, « Bibi » s’est bien dit « fermement opposé » à la fin de la guerre dans la bande de Gaza. Il s’est justifié en accusant Yahya Sinouar de « continuer d’exiger la fin de la guerre, le retrait des forces de défense israéliennes de la bande de Gaza et de laisser le Hamas intact, afin qu’il puisse perpétrer encore et encore les atrocités du 7 octobre ».
Refusant les doubles standards, Karim Khan entendait montrer qu’Israël est un État « normal » soumis comme les autres à des lois, notamment celles de la guerre. En ordonnant la frappe, le Premier ministre a lancé une fois de plus au monde qu’il ne connaissait qu’une seule loi, la sienne et que le but de sa vie était d’empêcher la création d’un Etat palestinien. Et pourtant, cette frappe indigne souligne l’échec total de sa politique qui était la destruction du Hamas. Pas un plan de paix, pas de « jour d’après », seulement une volonté d’élimination, de domination.
Ce lundi à Bruxelles, les Européens vont augmenter la pression sur Israël, pousser à la reprise des négociations, à la solution des deux Etats. Mais, seuls les Etats-Unis, trop silencieux, ont les moyens d’agir pour stopper ce carnage imposé par Netanyahou. Biden ne le fait pas en raison de considérations électorales. Plus que déplorable…