La France a bouclé ce vendredi une campagne sous très haute tension, à deux jours de législatives historiques qui verront le pays soit basculer à l’extrême droite, soit s’enfoncer dans une instabilité politique inédite.
Le Premier ministre Gabriel Attal a évoqué la possibilité d’un blocage, affirmant que son gouvernement pourrait assurer la continuité de l’Etat « aussi longtemps que nécessaire » si les urnes ne désignaient pas de majorité claire.
Car le pays pourrait de facto s’endormir dimanche sans la moindre idée de qui le gouvernerait, à un mois des Jeux olympiques de Paris (26 juillet – 11 août).
Depuis la décision surprise du président de dissoudre l’Assemblée après sa débâcle aux européennes du 9 juin, la recomposition politique express du pays a confirmé la montée en puissance du Rassemblement national (RN, extrême droite), qui espère accéder au pouvoir la semaine prochaine.
La crainte d’un gouvernement dirigé par l’extrême droite, qui serait une première en France depuis la Seconde Guerre mondiale, a toutefois conduit à la formation, dans la douleur, d’un nouveau « front républicain » avec le désistement de quelque 200 candidats de droite, centre-droit et gauche pour contrer les candidats RN au second tour.
La cheffe de file de l’extrême droite Marine Le Pen y voit la mise en place d’un « parti unique » réunissant « ceux qui veulent conserver le pouvoir contre la volonté du peuple ».
Parmi les inconnues du scrutin figure le nombre d’abstentionnistes.