Depuis hier soir, des dirigeants étrangers et responsables politiques saluent le «rejet de l’extrême droite» ou encore la «maturité des forces politiques» en France.
Le premier ministre polonais Donald Tusk a déclaré sur X que la défaite annoncée de l’extrême droite française aux élections législatives rendait Varsovie «heureuse»: «A Paris l’enthousiasme, à Moscou la déception, à Kiev le soulagement. Assez pour être heureux à Varsovie.»
En Espagne, le premier ministre socialiste Pedro Sanchez, s’est félicité que la France et le Royaume-Uni aient opté pour un «rejet de l’extrême droite et un engagement ferme en faveur de la gauche sociale». «Cette semaine, deux des plus grands pays d’Europe ont choisi la même voie que l’Espagne il y a un an», écrit Pedro Sanchez sur X.
Le président vénézuélien Nicolas Maduro a félicité dimanche le «Nouveau Front Populaire qui a remporté une grande victoire historique aux élections législatives en France». «Salutations au peuple français, aux mouvements sociaux et à leurs forces populaires, pour cette importante journée citoyenne qui renforce l’unité et la paix», a-t-il écrit, toujours sur X.
Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a salué hier soir le triomphe «contre l’extrémisme» et la «maturité des forces politiques».
En Allemagne, un responsable du parti social-démocrate (SPD) du chancelier allemand Olaf Scholz a jugé dimanche que «le pire» avait été «évité» avec le score décevant de l’extrême droite aux élections françaises, dont Emmanuel Macron ressort à ses yeux «politiquement affaibli»
En Grèce, le chef de file du parti de gauche grec Syriza Stefanos Kasselakis s’est réjoui sur Facebook : « Aujourd’hui, le peuple français a montré la voie », a-t-il. « Il s’est dressé contre le monstre de l’extrême droite et a discrédité le néolibéralisme […]. Aujourd’hui, le peuple français crie que l’espoir et le changement ne sont pas une utopie, mais une réalité. Écoutons-les. » Nikos Androulakis, le président du mouvement socialiste grec, Pasok : « Une grande victoire pour la France et l’Europe. Une grande victoire pour la démocratie […] Le peuple français a dressé un mur contre l’extrême droite, le racisme et l’intolérance et a défendu les principes intemporels de la République française : Liberté, Égalité et Fraternité ».
En Italie, les leaders de l’opposition de centre gauche exultent ; la secrétaire du Parti démocrate (PD, principal parti d’opposition) Elly Schlein a salué un « résultat extraordinaire pour la gauche unie, qui montre que la droite peut être battue, et une belle riposte grâce à la participation ». Le leader du Mouvement 5 étoiles, Giuseppe Conte a déclaré un peu plus tard. « Les résultats des législatives et la mobilisation des électeurs sont un signe d’élan démocratique pour toute l’Europe ».
Du côté de la majorité d’extrême droite, la présidente du Conseil, Giorgia Meloni cheffe de Fratelli d’Italia qui avait complimenté le Rassemblement National pour son succès au 1ᵉʳ tour, s’est abstenue de tout commentaire, jusqu’à présent. Mais son allié et patron de la Ligue, Matteo Salvini, a écrit un long message sur X. « Après l’euphorie des communistes, des pro- islamistes, des antisémites et des voyous dans les rues ; en France, c’est le chaos. Macron ne pourra pas gouverner. Le barrage anti Rassemblement National n’a pas entamé la sympathie pour Marine Le Pen et Jordan Bardella à qui j’envoie un gros câlin. » Et d’ajouter « Ce lundi après- midi, le grand groupe des Patriotes va naître avec la Ligue, à Bruxelles, pour changer cette Europe ».
Enfin, le Kremlin a affirmé lundi n’avoir ni « l’espoir » ni « l’illusion » d’une amélioration des relations entre Paris et Moscou, particulièrement tendues par le conflit ukrainien, au vu des résultats des élections législatives anticipées en France. « Pour la Russie, le mieux serait une victoire des forces politiques prêtes à faire des efforts pour restaurer nos relations bilatérales. Mais pour l’instant, nous ne voyons chez personne une telle volonté politique clairement exprimée, donc nous ne nourrissons pas d’espoir ni d’illusion particulière à ce sujet », a déclaré à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.