Safi Said qui avait annoncé sa candidature à la prochaine présidentielle avant d’y renoncer, a été arrêté mardi pour avoir franchi illégalement la frontière vers l’Algérie, ont annoncé ce mercredi des sources judiciaires à des médias tunisiens.
L’ancien député Safi Said, 70 ans, a été condamné en juin à quatre mois de détention pour avoir falsifié des parrainages pour déposer sa candidature à la présidentielle en 2014.
Le tribunal de Kasserine (centre-ouest) a « ordonné le placement en détention du militant politique Safi Said et d’un accompagnateur pour avoir illégalement traversé la frontière vers un pays voisin », a indiqué son porte-parole à des médias locaux.
Le 9 août, cet ancien journaliste avait expliqué renoncer à candidater à la présidentielle du 6 octobre, se plaignant d’une « inégalité des chances, de grands obstacles et d’un manque de clarté des règles du jeu ».
Mardi, l’ONG Human Rights Watch (HRW) a souligné qu’« au moins huit candidats potentiels ont été poursuivis en justice, condamnés ou emprisonnés » et, de facto, « ont été empêchés de se présenter ».
Il s’agit notamment des dirigeants de l’opposition Issam Chebbi et Ghazi Chaouachi et à l’autre bout du spectre politique d’Abir Moussi, la cheffe du Parti destourien libre, nostalgique des régimes Bourguiba et Ben Ali.
La Tunisie « se prépare à tenir une présidentielle dans un contexte de répression croissante de la dissidence et de la liberté d’expression et en l’absence de contrôles vitaux des pouvoirs du président Saied », a ajouté HRW dans un communiqué.