La récolte 2024 de blé est « catastrophique ». Voilà le constat sans appel du cabinet Argus Media France. Premier producteur et exportateur européen de céréales, la France voit sa récolte 2024 de blé estimée à 25,17 millions de tonnes (Mt) par Argus Media, confirmant son estimation de début août. Une production « au plus bas depuis 1983 », année où le pays a produit 24,4 millions de tonnes de blé, a déclaré ce jeudi Maxence Devillers, analyste de marché au sein d’Argus Media, soulignant qu’elle ne devrait pas peser sur le marché mondial de la céréale du pain qui ‘’reste équilibré ».
Un coup dur pour la France
L’impact de cette récolte sera lourd pour les producteurs céréaliers, qui « souffriront à la fois de la chute historique de la production et des prix non rémunérateurs », tirés vers le bas par le marché mondial où l’abondance des grains pèse sur les cours, a-t-il expliqué
De « très bonnes récoltes » chez les autres exportateurs
Argus Media constate un repli des volumes disponibles à l’exportation dans l’UE, évalué à -11 Mt, résultat des mauvaises productions en France et Allemagne, en partie contrebalancées par d’excellentes récoltes en Roumanie et Bulgarie. Après deux années record, la production russe est en baisse par rapport à l’an dernier mais reste, avec 82,6 Mt, la « troisième meilleure récolte de l’histoire » du pays, premier exportateur mondial. Une bonne nouvelle pour la Tunisie qui importe du blé russe. En 2023/2024, le pays importait 1,1 million de tonnes de céréales en provenance de la Russie, et pourra toujours se tourner vers d’autres grands exportateurs, qui ont également bénéficié d’excellent récoltes.
« A contrario, tous les autres grands pays exportateurs, Etats-Unis, Canada, Kazakhstan, Australie et Argentine, ont ou vont bénéficier de bonnes à très bonnes récoltes », qui viennent presque compenser les baisses de disponibilités exportables constatées sur le continent européen, a relevé l’analyste.