Jean Ferrat aurait pu réécrire « Faut-il pleurer, faut-il en rire, fait-elle envie ou bien pitié » à la sauce politique française qui n’arrive pas à prendre. Le gouvernement sera annoncé ce samedi, promet Matignon, le temps de faire les derniers ajustements. Les Français sont entre pleurs et rires ou plutôt entre colère et satisfaction ou indifférence.
A lire les sondages publiés dans l’hexagone, ils sont trois sur quatre à considérer que leur président n’a pas tenu compte des résultats des élections législatives qui ont vu le Nouveau Front Populaire arriver en tête, mais ils sont majoritairement satisfaits de la nomination de Michel Barnier. Le Savoyard fait même son entrée en tête du classement de leurs personnalités politiques préférées : il récolte 57% d’opinions favorables d’après un sondage Ifop-Fiducial pour Paris Match et Sud radio.
Ce qui démontre que les insoumis, socialistes, écologistes et communistes sont loin d’être plébiscités. Malgré leurs prétentions, ils font peur. Bien sûr, les leaders du Nouveau Front populaire s’insurgent en voyant les noms proposés par Michel Barnier. « On devait voir un changement, on a une restauration », s’indigne François Hollande, « une honte pour la France », peste l’insoumise Clémentine Autain, « un gouvernement réactionnaire pour essayer d’avoir les mannes du Rassemblement national » analyse Eric Coquerel, député du NFP, président de la commission des Finances.
Le RN, lui, se montre très discret et son président, en déclarant qu’ « il faut bien un Premier ministre pour le pays », laisse entendre que, finalement, Michel Barnier, qui est « mieux que Xavier Bertrand » est acceptable. Le RN jugera « sur pièce » complète Marine Le Pen. Jugée à partir du 30 septembre, en compagnie de 26 autres inculpés, pour avoir détourné des fonds européens destinés à l’embauche d’assistants parlementaires afin de rémunérer des salariés du Rassemblement national, la présidente du groupe à l’Assemblée aura d’autres soucis pour un temps que le gouvernement.
Plus que des noms, les Français attendent des actes. Ils accordent la priorité au pouvoir d’achat (52%), à la sécurité (33%), à la santé et à l’immigration (30%). Le Premier ministre leur promet d’améliorer le niveau de vie, de garantir la sécurité, de maîtriser l’immigration et les finances publiques. Cela tombe bien…
Ceux qui ne sont pas d’accord peuvent manifester. Plus de 50 défilés sont prévus ce samedi « contre le gouvernement Macron-Barnier » pour dénoncer la future équipe du «Premier ministre de droite dure».