Les dirigeants du «Med9», qui regroupe les pays méditerranéens de l’Union européenne (UE), ont appelé ensemble vendredi à Chypre à la «fin des hostilités» à Gaza et au Liban, lors d’un sommet à l’issue duquel Emmanuel Macron a maintenu la pression sur Israël.
Le président français, tout comme les Premiers ministres italienne et espagnol, Giorgia Meloni et Pedro Sanchez, a dénoncé vivement devant la presse les tirs «inacceptables» de l’armée israélienne, jeudi et vendredi, ayant blessé des Casques bleus de l’ONU dans le sud du Liban. Les trois pays, qui ont d’importants contingents dans la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), devaient publier une déclaration commune en ce sens.
Emmanuel Macron a jugé «tout à fait inacceptable» que les soldats onusiens soient «visés délibérément par les forces armées israéliennes» et a prévenu que la France «ne tolérera pas» de nouveaux tirs.
Pedro Sanchez a «exigé» la «fin de tout type de violence que subissent malheureusement les Casques bleus», tandis que Giorgia Meloni a aussi martelé que cela «viole ce qui a été établi» par les résolutions de l’ONU.
Les dirigeants du Med9, qui réunit aussi le Portugal, la Grèce, la Slovénie, la Croatie et Malte, se sont rencontrés dans l’île de Méditerranée orientale en présence du roi Abdallah II de Jordanie pour évoquer la crise au Moyen-Orient, face à laquelle la diplomatie apparaît impuissante.
S’agissant des conflits à Gaza et au Liban, le Med9 a appelé à «une fin des hostilités et une reprise des discussions» afin «de trouver une solution juste et durable dans notre région», a rapporté Nikos Christodoulides.
Ce «cessez-le-feu est indispensable tout à la fois à Gaza et au Liban», a insisté Emmanuel Macron devant la presse. «C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la France a appelé de ses voeux de cesser les exportations d’armes qui sont utilisées sur ces théâtres de guerre (…) Nous le savons tous, c’est l’unique levier qui pourra aujourd’hui y mettre un terme», a-t-il poursuivi. «Ce n’est en aucun cas un appel à désarmer Israël contre les menaces qui s’exercent contre ce pays et ce peuple ami», a-t-il ajouté, alors que ses propos en ce sens, la semaine dernière, avaient été vivement dénoncés par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Juste avant d’arriver à Paphos, Pedro Sánchez avait aussi appelé «la communauté internationale» à «cesser d’exporter des armes au gouvernement israélien» pour ne pas alimenter l’escalade. Un message qui s’adresse essentiellement aux Etats-Unis.
Les dirigeants ont aussi évoqué un renforcement de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza, avec la Jordanie, déjà impliquée dans des opérations en ce sens, qui a présenté un nouveau plan. «La France y contribuera», a assuré Emmanuel Macron.