Un parfum de scandale commence à emplir l’atmosphère politique.
A l’origine, la fuite d’un enregistrement audio dans lequel l’actuel président du bloc parlementaire du parti Ettayar, Mohamed Ammar, affirme que l’ancien président du même parti et ex-ministre d’Etat Mohamed Abbou a réussi à mettre en miettes l’appareil judiciaire.
Ce qui a permis, selon Mohamed Ammar d’inculper Nabil Karoui président du parti Qalb Tounes et de le mettre en prison, ouvrant ainsi la possibilité d’une division de ce parti et la dispersion de ses membres entre divers partis.
Mohamed Ammar laisse comprendre que le président de la République Kais Saied soutient, par son directeur de cabinet interposé Nadia Akacha, cette démarche qui permet de réunir le nombre des signatures nécessaires de députés afin d’obtenir le départ de Rached Ghannouchi de la présidence de l’Assemblée des représentants du peuple.
Réagissant à cet enregistrement, Noureddine Bhiri , député et l’un des dirigeants d’Ennhadha, a appelé le ministère public à s’occuper rapidement de cette grave affaire.
Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, Rached Khiari , député indépendant par qui le scandale de l’enregistrement est arrivé, est revenu cet après-midi à la charge en mettant en ligne un autre enregistrement dans lequel le même Mohamed Ammar qualifie Abir Moussi, cette fois ci, alliée objective d’Ettayar pour faire chuter Rached Ghanouchi, de « folle qui manigance », et affirme que son groupe projette de l’utiliser contre le président du parlement avant de se retourner contre elle.
Certains parlent déjà d’un Ammargate qui ne manquera pas d’avoir de graves suites.