Dans un communiqué publié dans la soirée du jeudi 7 novembre, l’Algérie dément les informations « erronées et totalement infondées » selon lesquelles elle aurait décidé de prendre des mesures « restrictives » aux échanges avec la France. Cette précision intervient dans un contexte de tensions diplomatiques accrues entre Paris et Alger à l’origine d’une rumeur qui a donné des sueurs froides aux entreprises partenaires des deux pays.
L’inquiétude était grande durant toute cette semaine, à la Chambre de commerce et d’industrie algéro-française d’Alger que dans l’attente d’une confirmation ou d’un démenti officiel des autorités algériennes, les banques ont gelé les opérations d’import-export entre les deux pays.
« Mardi, il y a eu une rumeur qui a commencé à dire que toutes les opérations d’import-export [entre l’Algérie et la France] étaient suspendues, raconte Michel Bisac, son président. On a ensuite vécu 48 heures de flou pendant lesquelles le bruit n’a cessé d’enfler et d’inquiéter des 2 côtés de la Méditerranée. Par mesure de précaution, les banques ont donc interrompu leurs opérations en la matière dans l’attente d’une réaction officielle. Ça a été vraiment un choc ! », poursuit celui-ci.
Le démenti du gouvernement algérien tombé dans la soirée du jeudi 8 novembre a, par conséquent, été vécu comme un soulagement par les opérateurs économiques. Il était aussi indispensable pour ne pas laisser le climat des affaires se dégrader, explique le juriste Majid Bouden : « Quand il y a des rumeurs, il faut les démentir rapidement et donner les preuves que le démenti est réel pour éviter qu’un climat ne s’installe. Mais parfois, ce climat peut être aussi entretenu de façon artificielle, précisément pour créer des entraves, si bien qu’il peut se révéler aussi entravant que la mesure elle-même…», décrypte celui-ci.
Aujourd’hui, quelque 6000 entreprises françaises exportent ou ont investi en Algérie alors que les échanges commerciaux entre les deux pays ont affiché une hausse de 5,3 % sur un an en 2023, s’établissant à 11,8 milliards d’euros contre 11,2 milliards d’euros en 2022. L’an dernier, l’Algérie a par ailleurs conservé sa place de deuxième marché de destination des ventes françaises en Afrique.
Les relations entre Alger et Paris traversent actuellement une nouvelle phase de turbulences après l’annonce, fin juillet, de l’appui de Paris au plan d’autonomie marocain pour le territoire disputé du Sahara occidental, un soutien que le président français Emmanuel Macron vient de réitérer lors d’une récente visite à Rabat.