La Cour pénale internationale (CPI) a exprimé jeudi son « inquiétude profonde » concernant les sanctions imposées contre la Cour et ses membres, après les velléités de l’administration de Donald Trump de sanctionner la CPI, en représailles à ses mandats d’arrêt contre le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, et son ancien ministre de la défense Yoav Gallant.
Donald Trump a annulé lundi un décret de l’administration de Joe Biden, renouvelant ainsi les sanctions contre les membres de la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye qui enquêtent sur les troupes américaines.
Le décret de Biden annulait lui-même un décret que Trump avait pris contre la CPI en 2020 au cours de son premier mandat, bloquant les biens et avoirs américains de tout fonctionnaire de la CPI qui enquêterait sur les troupes américaines, alors que la Cour examinait les crimes de guerre présumés des États-Unis en Afghanistan.
Dans un communiqué publié sur son site, la CPI avertit que les sanctions « peuvent gravement entraver les enquêtes en cours et autres activités de la Cour, et affecter la sécurité des victimes, des témoins et des personnes sanctionnées ».
Dénonçant ce qu’elle qualifie de « tentatives visant à saper l’indépendance, l’intégrité et l’impartialité de la Cour », la CPI s’engage à « soutenir et défendre les principes et les valeurs consacrés par le statut de Rome et à préserver son intégrité sans se laisser décourager par les menaces ou les mesures » prises à l’encontre de l’instance internationale.
En parallèle, le ministre israélien des affaires étrangères, Gideon Saar, et son homologue hongrois, Péter Szijjarto, ont qualifié la CPI d’« institution politisée et corrompue » dans un communiqué commun publié à l’issue de leur rencontre à Budapest. « La Haye a choisi d’attaquer le droit d’Israël à se défendre. Ce n’est pas seulement une distorsion juridique, mais aussi une distorsion morale », ont-ils déclaré.