Les premières audiences du procès dans l’affaire dite du complot contre la sûreté de l’État débutent ce mardi 4 mars.
Cette affaire concerne environ 40 personnalités politiques de divers courants, accusées de complot contre la sûreté de l’État, tant intérieure qu’extérieure, d’appartenance à une organisation terroriste et de communication avec des entités étrangères.
À ce sujet, l’avocat Mohamed Abbou a expliqué, lors de son passage sur Mosaïque FM, lundi 3 mars, qu’il a déposé, avec son confrère Ahmed Souab et au nom de plusieurs accusés, deux requêtes : l’une visant à annuler le recours aux procès à distance et l’autre demandant le report et la suspension de l’exécution du procès.
Il a précisé que les audiences à distance avaient été instaurées par décret en raison de la pandémie de Covid-19 pour éviter la propagation du virus, s’interrogeant sur la nécessité actuelle de ne pas faire comparaître des hommes politiques, des hommes d’affaires et des avocats devant le tribunal, sous prétexte d’un danger réel, alors que des procès impliquant des terroristes et des criminels dangereux ont été sécurisés à plusieurs reprises.
À propos de l’émission diffusée sur Attessia TV, il a dénoncé des informations mensongères et des documents qui n’ont aucun lien avec l’affaire en question. La chaîne a en effet diffusé un reportage vendredi suivi d’un plateau où le « chroniqueur » de l’émission Riadh Jrad a lancé des accusations publiques contre les personnes citées dans l’affaire.
« Une plainte a été déposée aujourd’hui contre l’émission pour diffusion de fausses informations diffamatoires », a ajouté l’invité de Midi Show. Il a poursuivi : « Le juge d’instruction qui a fui au Qatar nous a informés qu’il avait été menacé afin qu’il émette des mandats de dépôt ».
Mohamed Abbou a ensuite rappelé que la procédure judiciaire avait été engagée à la suite d’un courrier de la direction de la police judiciaire et que le signataire de ce courrier avait ensuite été arrêté pour des soupçons de corruption.
« Nous avons des informations selon lesquelles certaines parties ont reçu des pots-de-vin d’un homme d’affaires », a-t-il indiqué.
M. Abbou a ensuite expliqué que les documents du dossier se basaient sur des écoutes de conversations privées entre opposants, enregistrées dans le cadre de leur activité politique.
« Nous avons présenté une demande au président du tribunal de première instance de Tunis, en vertu de l’article 62 du décret 115 de l’année 2011, afin que les médias puissent couvrir le procès », a-t-il conclu.