Le plan pour Gaza élaboré par l’Egypte, qui doit être présenté lors du sommet de la Ligue arabe mardi pour répondre aux ambitions du président américain, Donald Trump, de créer une « Riviera au Moyen-Orient », écarterait le Hamas pour le remplacer par des organismes intérimaires contrôlés par des Etats arabes, musulmans et occidentaux, selon un projet consulté par l’agence de presse Reuters. « Il n’y aura pas de financement international majeur pour la réhabilitation et la reconstruction de Gaza si le Hamas reste l’élément politique dominant et armé sur le terrain, contrôlant la gouvernance locale », est-il écrit dans son préambule.
Selon le plan égyptien, une mission d’assistance à la gouvernance serait créée pour une période intérimaire non spécifiée. Chargée de fournir l’aide humanitaire et de lancer la reconstruction de l’enclave, elle s’appuierait sur « l’expertise des Palestiniens de Gaza et d’ailleurs pour aider Gaza à se relever le plus rapidement possible ». Le plan prévoit également la création d’une force internationale de stabilisation composée principalement d’Etats arabes, qui prendrait le relais du Hamas en matière de sécurité.
Ces organes de sécurité et de gouvernance seraient « organisés, guidés et supervisés » par un comité directeur, composé de pays arabes, de membres de l’Organisation de la coopération islamique, des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne, de l’Union européenne et de ses Etats membres, entre autres. Ce comité directeur se coordonnerait avec un conseil consultatif de la société civile, composé d’universitaires, de dirigeants d’ONG et d’autres personnalités notables. Le plan ne précise pas le rôle de l’Autorité palestinienne ni ne mentionne d’élections futures.
Le projet ne précise pas non plus qui financera la reconstruction de Gaza, une facture estimée à plus de 53 milliards de dollars par l’ONU. La proposition de l’Egypte prévoit que les Etats membres du comité directeur pourraient créer un fonds pour soutenir l’organe directeur intérimaire et organiser des conférences de donateurs pour rechercher des contributions.
Le Hamas, qui dirige l’enclave côtière depuis 2007, a jusqu’à présent rejeté l’idée que toute proposition soit imposée aux Palestiniens par d’autres Etats. « Ce sont les Palestiniens qui doivent décider du lendemain de la guerre à Gaza, a déclaré un haut responsable du groupe islamiste palestinien, Sami Abou Zouhri, à Reuters. Le Hamas rejette toute tentative d’imposer des projets ou toute forme d’administration non palestinienne, ou la présence de forces étrangères sur le territoire de la bande de Gaza. »