Le président de l’Organisation tunisienne de défense du consommateur (OTDC), Lotfi Riahi, a lancé un cri d’alarme face à l’explosion des coûts liés au mariage en Tunisie. Dans des déclarations faites les 28 et 29 avril 2025, il a dressé un état des lieux préoccupant de cette étape de vie, devenue, selon ses mots, « un fardeau financier insupportable » pour de nombreux jeunes.
Selon les estimations de l’OTDC, les dépenses totales pour organiser un mariage « modeste » peuvent atteindre jusqu’à 55 000 dinars, et ce montant peut facilement grimper selon les choix des futurs mariés et les exigences sociales.
Le budget s’alourdit dès les fiançailles : un simple anneau de 6 grammes coûte environ 2 000 dinars, auquel s’ajoute un ensemble de bijoux d’une valeur moyenne de 6 000 dinars. À cela viennent s’ajouter l’ameublement du logement (15 000 dinars), l’électroménager (5 000 dinars), sans oublier les multiples festivités traditionnelles : location de salle (8 000 dinars), orchestre (4 000 dinars), soirées du henné et autres célébrations, coiffure et esthétique (4 000 dinars), ustensiles de cuisine, rideaux et tapis (4 000 dinars), ainsi que les confiseries (2 000 dinars). Les dépenses intermédiaires, entre les fiançailles et la cérémonie de mariage, peuvent à elles seules coûter jusqu’à 3 000 dinars.
Lotfi Riahi souligne que ces chiffres sont ceux d’un mariage dit « modéré », excluant toute extravagance ou dépense de prestige. Il met en garde contre les pressions sociales croissantes qui poussent certaines familles à s’endetter pour répondre aux standards d’un mariage fastueux, symbole de réussite sociale.
Face à cette réalité économique de plus en plus difficile, l’OTDC appelle à une prise de conscience collective, exhortant les familles à planifier financièrement les étapes du mariage et à adopter une approche plus rationnelle, dans un contexte de hausse continue des prix de l’or, des biens de consommation et de précarité des jeunes générations.