En mai 1453 et alors que l’armée ottomane assiégeait la ville de Constantinople, mettant la capitale occidentale de l’empire byzantin à feu et à sang, les docteurs, entendez les savants en matière de religion et droit , s’affrontaient dans des disputes aussi surréalistes qu’interminables. Parmi les sujets débattus au cours de ces discussions qui n’en finissaient pas, malgré l’imminence du danger que faisaient planer les conquérants sur la ville et ses habitants, celui relatif au sexe des anges. Est-ce les anges sont des êtres spirituels ou sont- ils des êtres sexués comme nos autres les humains, et si c’est le cas, sont-ils de sexe mâle ou femelle…? Et de vas-y que je te pousse à vas-y que tu me pousses, on ne s’en sortait pas de ces débats savants mais sans résultats.
Depuis, cette péripétie est entrée dans toutes les langues et dans l’histoire sous la fameuse expression « querelles byzantines», ou encore celle dite « débat sur le sexe des anges »
Mais pourquoi donc est-ce je vous parle de ça ?
Ah, mais c’est parce notre situation actuelle me parait tout à fait semblable à celle dans la capitale de Byzance, il y a plus de cinq siècles .La richesse et l’opulence en moins.
Quelques différences tout de même: ce n’est pas l’armée ottomane qui nous assiège mais bien les déficits économiques et financiers, l’inflation galopante, la cherté de la vie. C’est le chômage, le décrochage scolaire, la santé au rabais et l’insécurité qui nous pilonnent sans répit…
Et pendant ce temps-là que font nos docteurs, ou plutôt nos dirigeants politiques qui eux vivent à l’abri du besoin, se déplacent en limousine et avion privé tous frais payés par les contribuables?
Je vous le donne en mille: ils passent leur temps à interpréter la constitution pour voir si celle-ci leur ne leur donne pas une portion de pouvoir supplémentaire. Et tant pis pour la populace, qu’elle continue à crever de faim! Tant pis pour le pays qu’il accoure vers la banqueroute!
On regrette que ce ne soit pas un débat sur le sexe des anges comme à Constantinople. C’était au moins plus sympathique.
Mohcen Lasmar