Retenez bien son nom ! Elle s’appelle Ferjania Hichri. Elle a soixante ans. Elle est ouvrière agricole. Elle s’est saignée aux quatre veines pour nourrir sa famille et …mettre de côté un peu d’argent pour accomplir le pèlerinage à la Mecque. Elle, qui trime toute l’année pour une paie dérisoire, a réussi à épargner la somme de sept mille trois cents dinars obole après obole.
Après mûre réflexion, elle a décidé de renoncer au projet de pèlerinage et de faire un don de cette somme d’argent aux familles nécessiteuses.
La générosité inhérente aux personnes de condition modeste a encore une fois trouvé son illustration dans le geste de Ferjania. Une générosité qui ne cherche pas de contrepartie. Une générosité qui ne vise pas de déduction d’impôts. Une générosité qui n’a rien d’une fanfaronnade (malgré la présence d’une camera qui filmait la scène). Une générosité qui ignore le Livre Guinness des records. Une générosité toute spontanée.
Ce geste, qui n’a laissé personne indifférent, a fait dire à certains qu’ils étaient disposés à prendre totalement en charge les frais de son pèlerinage. Ce qui est à craindre, c’est que ces promesses soient des paroles en l’air, comme cela a été le cas pour des personnes gravement malades ou des familles à très faibles revenus endeuillées par la perte d’un être cher à qui l’on a promis monts et merveilles et qui n’ont finalement rien eu. Les promesses non tenues sont devenues chez nous un sport national.
Un changement serait-il à attendre de ce côté-là ? Wait and see, comme dirait l’autre.