Les détenteurs d’autorisations de vente de produits monopolisés (Tabac, cartes, etc.) sont en sit-in depuis hier, 26 Avril, devant les recettes spécialisés. Ils refusent le décret permettant aux grandes surfaces de vendre le tabac. Ils disent que leur gagne-pain est en jeu. Ils ont lancé le mot d’ordre de boycotter l’achat de tabac pendant la deuxième quinzaine de Ramadan, pour faire pression sur les recettes de l’Etat, déjà en panne.
Pourtant, la décision gouvernementale de vendre le tabac dans les grandes surfaces s’installe contre la mafia qui gangrène les circuits de distribution. Mais, il faudrait le reconnaître, cette mafia permet à ces débitants de tabacs de gagner plus. Et c’est le citoyen qui paie Quatre dinars, voire Cinq dinars, un paquet de cigarettes qui ne vaut que 3,5 Dinars. Le pire, c’est que ces spéculations se font chez le débit de tabacs, lui-même, qui ne respecte plus les prix homologués.
Les débitants organisent donc leur sit-in et interdisent à qui le veulent de s’approvisionner. Des barbouzes sont là pour menacer et casser la gueule, s’il le faut, à ceux qui dérogent au boycottage, au vu et au su des agents de police, présents sur place. En plus, les receveurs ne distribuent pas le tabac étranger sur ordre du syndicat de la RNTA; donc, la quantité de cigarettes à distribuer est faible.
Issue prévue, les autorités vont suspendre la décision de vente du tabac dans les grandes surfaces, comme elles sont revenues sur les nominations de Kamel Ben Younes à la TAP et Hanene Ftouhi à Shems Fm et tant d’autres décisions.
Il est clair que le gouvernement ne dispose pas de suffisamment d’autorité pour imposer ses décisions. Et il est également clair que tous les secteurs ont constaté cette faiblesse chez l’autorité publique. Aucun sens de reddition des comptes. Les employés de l’Etat font grève pour un Oui ou un Non et personne ne touche à leurs salaires. L’autorité de sanction est absente dans les établissements publics, qui pèsent pourtant très lourd dans le budget de l’Etat.
Certains diraient que Hichem Méchichi serait sous la contrainte d’agir ainsi. Mais, ne pas prendre de décision vaudrait beaucoup mieux que la prendre et revenir dessus. C’est toute l’image de l’Etat et ses institutions qui est en train de s’écrouler.