Guerre, pauvreté et dénuement : les Gazaouis sont abandonnés à leur triste sort. Outre les 25 000 morts, près de deux millions de Gazaouis sont déplacés dans le sud de l’enclave. Sans eau et sans nourriture. Ce chaos engendre un drame humanitaire absolu, des enfants de la guerre qui naissent dans la rue notamment, l’unique maternité encore en service dans le sud de l’enclave ne parvenant pas à accueillir toutes les futures mères.
À Rafah, rapporte RFI, il n’y a qu’une seule maternité pour une population de deux millions de personnes désormais. Elle est dirigée par le docteur Haidar Abu Sneymeh. « J’ai 50 lits et deux blocs opératoires, confie-t-il. Durant les dernières 24 heures, on a géré 250 accouchements. Je n’ai ni assez de personnel, ni assez de matériel pour faire face à tout ça. On n’a même plus de fil de suture. »
Ala question « des femmes accouchent-elles dans la rue? », le directeur du service maternité confirme. « Oui, certaines femmes accouchent dans la rue. Et celles qui sont admises accouchent par terre, dans les couloirs de l’hôpital. Je mets deux bébés par couveuse.«
Juste après l’accouchement, poursuit le médecin, « les mères doivent repartir sous leur tente, sans exception, même celles qui ont subi une césarienne doivent partir au bout de dix ou douze heures maximum ».
« Nous assistons également à une multiplication des fausses couches et des d’accouchements prématurés. Et pour couronner le tout, il y a une bactérie résistante dans le service, et les infections se propagent. » « , poursuit le Dr Sneymeh.
Environ 50 000 femmes enceintes vivant dans des camps de déplacés au sud de la ville de Rafah souffrent d’un manque de nourriture et de médicaments, ce qui met en péril leurs enfants à naître ainsi que leur propre santé, rapporte Al Jazeera. Ces derniers jours, le ministère de la Santé de Gaza a déclaré avoir enregistré des centaines de fausses couches et de naissances prématurées en raison de la « panique et de la fuite forcée sous les bombardements brutaux à Gaza ».