L’opposant politique, et chef de file du front de Salut national, Ahmed Néjib Chebbi, considère que le faible taux de participation aux législatives du samedi 17 décembre, est « un grand échec pour Kaïs Saïed », considérant que « le président en exercice n’a plus de légalité et doit quitter sa fonction ».
Lors d’une conférence de presse, la soirée du samedi, dans la foulée de l’annonce par l’instance électorale d’un taux de participation quasi-définitif de de 8,8 % au scrutin, Chebbi a indiqué que « les résultats des législatives montrent une déception du peuple tunisien envers le président de la république, avec une désaffection à hauteur de 92 % de Tunisiens qui n’ont pas participé au vote ».
Néjib Chebbi est revenu, dans une vidéo mise en ligne sur la page officielle du FSN, sur certains événements survenus la semaine écoulée, qui seraient, en lien, à ses yeux, avec ce résultat.
Il a pointé « la grande déception politique, qu’a représentée la visite du président de la république, aux Etats-Unis, où il a eu une réunion officielle avec le chef de département d’Etat, Antony Blinken, au cours de laquelle il s’est plaint des agissements de ses compatriotes », a-t-il déploré, se référant à un communiqué du département d’Etat.
Il s’est, par ailleurs, arrêté à son entretien avec deux sénateurs démocrate (président de la commission des affaires extérieures) et républicain (son adjoint),et « a essayé de convaincre du bien-fondé de sa démarche de piétiner les lois, mais ces derniers ont insisté sur la nécessité que la Tunisie reste sur la voie démocratique, marquée notamment par l’équilibre et le contrôle réciproque des pouvoirs », a-t-il souligné, citant le communiqué des sénateurs US.
Selon ses dires, « la visite présidentielle aux Etats-Unis a renforcé la déception et l’isolement de l’Etat tunisien ».
Il a, par ailleurs, regretté « le report sine die par le FMI de l’examen du dossier tunisien, qui aura de grandes retombées économiques et sociales ».
« A cette déception au niveau des forums internationaux, s’ajoute une déception sur le plan intérieur, à travers ce taux de participation aux législatives, qui n’aurait pas atteint, selon nos estimations, les 2 %, » a-t-il indiqué.
Néjib Chebbi a considéré que « Kaïs Saïed n’a plus de légalité, une année et demie après le 25 juillet, le peuple tunisien lui retire sa confiance et n’est plus concerné par son processus politique et son action ».
L’opposant a réclamé « le départ de Kaïs Saïed, et que cette fonction soit occupée pendant une période courte par un haut magistrat connu pour sa rectitude, son intégrité et son indépendance, pour organiser une élection présidentielle, afin qu’un président élu par le peuple prenne les commandes du pouvoir, organise un dialogue national, et mette le pays sur une trajectoire des réformes ».