La chanteuse algérienne Hasna el Bacharia est décédée hier, mercredi 1er mai, à l’âge de 74 ans, a annoncé la télévision algérienne. Surnommée la « rockeuse du désert », elle était une grande figure de la musique diwane ou gnaoua.
Hasna El Becharia, « la rockeuse du désert », est célèbre pour avoir été la première femme à jouer du guembri, sorte de luth à trois cordes nord-africain.
Née en 1950, d’origine sahraouie, elle est une légende de la musique gnaoua, un genre mêlant des traditions profanes et sacrées héritées des anciens esclaves subsahariens en Afrique du Nord. « Mon père, Marocain, est venu s’installer (dans la région de Béchar, ndlr) vers l’âge de 20 ans avec mon grand-père. Ils animaient tous les deux des Diwanes (réunion musicale et spirituelle, ndlr). Ils étaient d’Arfoud, dans le Sud du Maroc, ma mère, elle, est de Béchar. J’entendais tout le temps mon père jouer du guembri », racontait-elle sur RFI Musique en 2002, à la sortie de son premier album.
Hasna El Becharia se révèle dans les années 1970 en animant les fêtes de mariage dans sa région natale, au sein d’un groupe de quatre musiciennes. Elle s’est acheté tard un ampli et une guitare électrique « pour se faire entendre » dans les fêtes de mariage un peu bruyantes.
Elle a 51 ans quand elle sort son premier album, Djazaïr Johara, en 2002. Encore en tournée en Europe il y a quelques mois, Hasna El Becharia n’a cessé de revisiter la musique gnaoua tout au long de sa carrière.