Après la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et à l’occasion des 16 jours de sensibilisation censés se terminer le 10 décembre, TSA estime que ces violences prennent de l’ampleur.
Si l’on considère de surcroît que les femmes qui osent se rapprocher des services de police pour porter plainte sont très peu nombreuses et que certains féminicides passent pour des accidents ou des suicides ; la réalité de la femme en Algérie devient vite alarmante, souligne TSA.
Le combat se centre désormais sur la loi du pardon ou encore, l’étape de réconciliation dans le processus de divorce.
À ce sujet, Wiame Awres, co-fondatrice de Féminicides Algérie nous confie : « Pour accéder à un Etat de droit, il faut absolument abolir la clause du pardon. Concrètement, cette clause vient annuler la portée de la loi (…), cela met la responsabilité entre les mains d’une victime déjà sous emprise et souvent en précarité »
« L’étape de réconciliation vient quant à elle fragiliser davantage des victimes qui ont mis des années à prendre la décision de divorcer en les décourageant au lieu de les soutenir ».
Pour la co-fondatrice de féminicides Algérie, « la loi du pardon crée l’impunité pour l’agresseur, puisqu’il sait que la justice va tout faire pour qu’il échappe à sa peine, grâce au pardon accordé par sa victime, et ce, quelle que soit la gravité des blessures. »
Elle ajoute : « Il faut en moyenne une dizaine d’années à une femme pour arriver à s’affranchir des violences domestiques dont elle est victime. Entre l’étape qui lui nécessite de réaliser qu’il s’agit de violences graves et qu’elle doit envisager une séparation et l’étape de la procédure judiciaire qui prend également des années lorsqu’il est question de collecter des preuves pour une plainte, une décennie de maltraitance s’écoule »
Fragilisées, sans ressources, et pas encore reconstruites psychologiquement, la plupart des victimes des violences reviennent vers leurs agresseurs en pardonnant.