Des personnalités algériennes d’horizons divers ont écrit au président de la République Abdelmadjid Tebboune, lui demandant d’accorder la grâce présidentielle au journaliste emprisonné depuis plus d’une année, El Kadi Ihsane.
Le directeur et fondateur de Radio M et Maghreb Emergent a été condamné, en juin dernier, par la Cour d’appel d’Alger à 7 ans de prison, dont cinq ans fermes pour « perception de fonds de l’étranger ». Il avait été arrêté et incarcéré fin décembre 2022.
Le 12 octobre dernier, la Cour suprême a rejeté le pourvoi en cassation introduit par ses avocats, rendant sa condamnation définitive.
Il ne reste donc que la grâce présidentielle pour éviter au journaliste de passer quatre autres années derrière les barreaux.
Une trentaine de personnalités nationales, journalistes, artistes et intellectuels, viennent de saisir le président de la République dans ce sens, lui demandant d’user de ses prérogatives pour accorder au journaliste « la grâce présidentielle, lui rendre sa liberté et lever le poids considérable qui pèse sur sa famille et ses proches ».
« Et qui pèse aussi, nous le savons et le constatons, sur l’image de l’Algérie », ajoutent les signataires, parmi lesquels figurent la moudjahida Louisette Ighilahriz, les scientifiques Elias Zerhouni et Noureddine Melikechi, l’écrivain Yasmina Khadra, le dramaturge Mohamed Fellag, les réalisateurs Merzak Allouache, Adila Bendimerad et Bachir Derrais, les journalistes Khaled Drareni, Ali Djeri et Hafid Derradji…
« Les voies de recours judiciaire étant désormais épuisées », le chef de l’État est « le seul à pouvoir mettre fin à cette pénible et douloureuse situation », écrivent les personnalités qui disent ne pas vouloir revenir sur les raisons de la détention d’El Kadi Ihsane et « les procédures judiciaires qui ont abouti à sa lourde condamnation ».
Une telle grâce pour le journaliste et « d’autres détenus d’opinion », « serait un signal fort pour la justice et la liberté », écrivent-ils, soulignant que « le sort réservé à Ihsane El Kadi a provoqué un grand abattement chez beaucoup d’Algériens qui souhaitent voir la consécration des libertés dans notre pays ».