Parmi les 1200 cas d’arnaques à l’amour en France, Anne a été l’une des victimes de cette forme d’escroquerie en 2023. Croyant avoir une liaison avec l’acteur américain Brad Pitt, elle se fait soutirer une somme astronomique. Elle a témoigné sur dans l’émission « Sept à huit » diffusé sur la chaine française TF1.
Scénario Hollywoodien
Tout commence lors d’un voyage en famille à Tignes. Anne s’inscrit pour la première fois sur Instagram et publie des images de ses vacances en compagnie de sa fille et son mari. Très vite, elle commence à recevoir des messages intrigants et des selfies d’un certain William Bradley Pitt: «En fait là, on parle de Brad Pitt et je tombe des nues. Au début, je me suis dit que c’était du fake, puis on va se contacter tous les jours et devenir potes», explique-t-elle.
Une machination bien ficelée
Alors qu’Anne traverse une période conjugale compliquée, elle s’embourbe dans cette fausse liaison, qui n’existe que via les réseaux sociaux ou par mail. Mais à chaque doute, le prétendu Brad Pitt sait regagner sa confiance: il lui envoie des «selfies», des photos de son passeport, de celui de sa doublure au cinéma ou encore un deep fake, réalisé avec l’intelligence artificielle dans lequel l’acteur semble s’adresser à elle. «J’aimais l’homme avec qui je conversais», admet la mère de famille qui aurait été jusqu’à épouser celui qu’elle croyait être son partenaire.
Bientôt, l’escroquerie financière commence. Alors qu’Anne touche une somme non négligeable pour son divorce, elle en parle au faux Brad Pitt. La totalité des 775’000 euros vont partir dans les poches des escrocs. «Ca me coûte de le faire, mais je me dis que je vais peut-être sauver la vie d’un homme»
Ces derniers demandent d’abord à Anne de payer des frais de douane pour des cadeaux qui lui seront soi-disant destinés, puis des frais médicaux pour un prétendu cancer du rein diagnostiqué à l’acteur. «Ca me coûte de le faire, mais je me dis que je vais peut-être sauver la vie d’un homme», explique Anne qui ira jusqu’à débourser plus de 830’000 euros.
La descente aux enfers
Ce n’est qu’après une année et demie d’échanges qu’Anne se rend compte de la supercherie et porte plainte. Ses économies envolées, elle vend ses meubles et emménage chez une amie. Anéantie, elle sombre dans la dépression et se fait hospitaliser dans une clinique spécialisée. «Je n’ai jamais fait de mal à personne dans ma vie. Ces gens-là méritent l’enfer.»
Certes rocambolesque, l’histoire d’Anne est pourtant tristement banale. En France, on compte pas moins de 1200 cas d’arnaques de ce type sur les réseaux sociaux en 2023.