« C’est la première arrestation et il y en aura beaucoup d’autres », a commenté Donald Trump lundi après que les autorités fédérales ont arrêté ce week-end un leader des manifestations propalestiniennes de la prestigieuse université Columbia à New York, désormais menacé d’expulsion.
« Nous savons qu’il y a d’autres étudiants à Columbia et dans d’autres universités qui ont participé à des activités proterroristes, antisémites, anti-américaines et le gouvernement Trump ne le tolérera pas (…) Nous allons trouver, arrêter et expulser ces sympathisants terroristes », a écrit le président américain sur son réseau Truth Social, ajoutant: « Nous attendons de toutes les universités américaines qu’elles suivent les règles ».
Dimanche, le Département de la sécurité intérieure (DHS) a annoncé l’arrestation de Mahmoud Khalil, étudiant palestinien et figure des manifestations contre la guerre à Gaza à Columbia, affirmant sans plus de précisions qu’il a « mené des activités liées au Hamas, une organisation terroriste désignée ».
Dans la foulée, le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio a promis sur X que « tous les soutiens du Hamas aux Etats-Unis » se verraient retirer « leur visa ou leur green card », un titre de résidence permanente aux Etats-Unis, pour être « expulsés ».
La branche new-yorkaise de l’organisation de défense des droits de l’homme ACLU a dénoncé une arrestation « illégale », présentant Mahmoud Khalil comme l’un des « négociateurs » au moment où les étudiants pro-palestiniens avaient installé un campement de protestation à l’intérieur du campus au printemps 2024.
« La détention illégale de M. Khalil relève du maccarthysme », a ajouté la NYCLU.
L’arrestation a également fait réagir à l’ONU. Tout en précisant ne pas connaître les « détails exacts de ce qui s’est passé », le porte-parole du secrétaire général Antonio Gutteres a souligné « l’importance du respect du droit à la liberté d’expression et du droit de réunion pacifique partout dans le monde ».
« Si Mahmoud Khalil peut se voir retirer son statut de résident permanent sans recours, alors aucun immigré ou étudiant international d’aucun campus américain n’est en sécurité », a dénoncé dans un communiqué la Coalition d’étudiants pour la solidarité avec la Palestine de Columbia.
Le mouvement a dénoncé « le silence inquiétant » de l’université, qui n’a pas commenté cette arrestation.
Les soutiens de l’étudiant ont donné rendez-vous pour une manifestation à New York lundi après-midi et des professeurs de l’université doivent également s’exprimer aux côtés d’associations.