De nombreux membres du Conseil de sécurité de l’ONU se sont inquiétés mercredi des risques d’escalade au Proche-Orient, évoquant une situation critique après la mort à Téhéran du chef du Hamas dans une frappe imputée à Israël. Quelques heures après la mort d’Ismaïl Haniyeh, chef du mouvement palestinien, le Conseil s’est réuni en urgence à la demande de l’Iran, soutenu par la Russie, la Chine et l’Algérie. Le Conseil «doit prendre des mesures immédiates pour qu’Israël soit tenu responsable de cet acte d’agression, y compris envisager des sanctions et d’autres mesures nécessaires pour empêcher d’autres violations et montrer que les activités malveillantes d’Israël ne seront pas tolérées par la communauté internationale», a déclaré l’ambassadeur iranien Amir Saeid Iravani, réaffirmant le droit de l’Iran à «l’auto-défense».
Mais la plupart des États membres ont simplement exprimé leurs craintes d’une escalade du conflit dans la région, la guerre faisant déjà rage à Gaza entre Israël et le Hamas. «Nous craignons que la région ne soit au bord d’une guerre totale», a ainsi déclaré l’ambassadrice japonaise adjointe Shino Mitsuko, tandis que la Slovénie a décrit une région «dans l’oeil du cyclone». Avant la réunion, le secrétaire général de l’ONU António Guterres, par la voie de son porte-parole, s’est lui alarmé des attaques ayant frappé Téhéran mais aussi Beyrouth, où Israël a visé un responsable du Hezbollah libanais, qui «représentent une dangereuse escalade».
«Il serait mieux de ne pas spéculer sur l’impact des récents événements sur la paix et la sécurité au Moyen-Orient, une guerre plus large n’est ni imminente ni inévitable», a tempéré l’ambassadeur américain adjoint Robert Wood devant le Conseil, répétant le droit d’Israël, allié des États-Unis, à se défendre. «Nous continuerons à agir pour défendre tout le peuple israélien», a d’ailleurs promis son homologue israélien Jonathan Miller. Mais «le Hezbollah, le Hamas et les Houthis ne sont capables de cracher du venin que grâce à la tête du serpent», a-t-il ajouté, visant directement le soutien de l’Iran, «sponsor numéro un du terrorisme», à ces mouvements respectivement au Liban, à Gaza et au Yémen.