Au Bangladesh, ce qui a commencé comme une protestation contre des quotas d’admission pour des emplois gouvernementaux très prisés a conduit cette semaine aux pires violences sous le mandat de la Première ministre Sheikh Hasina, au pouvoir depuis 15 ans. Selon les manifestants, ces quotas profitent au pouvoir en place.
Depuis mardi 16 juillet, au moins 151 personnes, dont plusieurs policiers, ont été tuées dans des affrontements à travers le pays, selon un décompte réalisé par l’AFP à partir de données de sources policières et hospitalières. Les manifestants continuent un peu partout à défier la police, en dépit de l’instauration d’un couvre-feu et de la fermeture des universités, où le mouvement a débuté.
Ce dimanche a été une journée décisive puisque la Cour suprême, la plus haute juridiction du pays, a statué sur ces quotas controversés en les baissant fortement, sans l’abolir complètement. L’instance a décidé que 93 % des emplois de la fonction publique devaient être ouverts aux candidats en vertu du mérite, sans quotas.
« La Cour suprême a déclaré que le verdict de la Haute Cour était illégal », a déclaré le procureur général A.M. Amin Uddin. Il a précisé que 5 % des emplois de la fonction publique resteraient réservés aux enfants des vétérans de la guerre d’indépendance et 2 % aux autres catégories.
La Cour suprême a également exhorté dimanche les étudiants à « retourner en classe » après les violences, a déclaré Shah Monjurul Hoque, un avocat qui représentait deux étudiants dans une affaire visant à abolir le système de quotas.
Le principal groupe d’étudiants a affiché dans la foulée son intention de poursuivre le mouvement pour dénoncer les quotas de recrutement dans la fonction publique malgré l’assouplissement du système annoncé par la Cour suprême. « Nous n’arrêterons pas nos manifestations tant que le gouvernement n’aura pas pris une décision prenant en compte nos demandes », a déclaré un porte-parole de l’associaion « Students Against Discrimination », sous couvert d’anonymat.