La commission d’historiens français et algériens, créée en 2022 pour travailler sur la mémoire commune des deux pays, a recommandé samedi d’apposer des plaques « dans des lieux de mémoire » en France où reposent des Algériens emprisonnés au début de la colonisation, au XIXe siècle.
Au début de la colonisation (1830-1962) et après la guerre de conquête qui prit fin en 1847 avec la reddition de l’émir Abd el-Kader, de nombreux Algériens ont été internés par la France, qui cherchait ainsi « à asseoir son pouvoir colonial », a précisé à l’AFP l’un des co-présidents de la commission, l’historien Benjamin Stora.
Ces insurgés ont été notamment emprisonnés dans des bagnes, à Cayenne (Guyane) ou sur l’île de Sainte-Marguerite, au large de Cannes (sud), où 3.000 à 4.000 Algériens ont été internés entre 1841 et 1884.
La commission mixte, composée de dix historiens français et algériens, et co-présidée par M. Stora et le chercheur algérien Mohamed Lahcen Zighidi, s’est réunie pour la quatrième fois, cette semaine en France.
Elle a indiqué s’être « entendue » pour « poursuivre l’identification et la recension des cimetières, des tombes et des noms des détenus algériens du XIXe siècle décédés et enterrés en France », dans une déclaration reçue par l’AFP.
Les historiens appellent à « valoriser ces lieux de mémoire par l’apposition de plaques commémoratives » dans une « douzaine de lieux » allant de Toulon (sud-est) à Pau (sud-ouest) en passant par la Corse, la Nouvelle-Calédonie ou la Guyane.