Au long de sa carrière politique, il a assumé sa nostalgie de la dictature au Brésil. Président, il a défié les institutions. Jair Bolsonaro est désormais menacé de prison pour un présumé projet de coup d’Etat. A 70 ans, un peu plus de deux ans après avoir quitté le pouvoir, le leader de la droite et de l’extrême droite brésiliennes s’affiche en homme blessé: «Ma famille a été persécutée, visée par des enquêtes et ridiculisée dans les médias, sans pitié ni compassion.»
Mais aussi en démocrate irréprochable: s’il reconnaît avoir discuté avec des collaborateurs d’«alternatives politiques pour la Nation», celui que ses partisans surnomment «le Mythe» jure n’avoir «jamais souhaité ou soulevé la possibilité d’une rupture démocratique».
Cela n’a pas convaincu la Cour suprême, qui l’a renvoyé mercredi en procès pour une supposée conspiration en vue d’empêcher le retour aux affaires de son grand rival de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, son tombeur au scrutin de 2022 et actuel chef de l’Etat. Déjà inéligible jusqu’en 2030 pour ses attaques sans preuve sur la fiabilité des urnes électroniques, Jair Bolsonaro encourt plus de 40 ans de prison.