Donald Trump envisage-t-il de frapper l’Iran avant de quitter la Maison Blanche ou bien veut-il seulement perturber l’investiture de Joe Biden et devenir le cauchemar de son mandat ? La seconde hypothèse ne fait aucun doute, la première est accréditée par quelques commentateurs qui additionnent les faits et arrivent à une possible conclusion.
Le secrétaire d’État Mike Pompeo vient d’affirmer que l’Iran, pays « pire » que l’Afghanistan au moment des attentats de septembre 2001, était la « nouvelle base » d’Al Qaïda. « « Le résultat, c’est que la création diabolique de Ben Laden est en passe de se renforcer et d’accroître ses moyens d’action. Si nous ignorons cet axe Iran/Al-Qaïda, c’est à nos risques et périls. Nous devons le reconnaître. Nous devons l’affronter. Nous devons le vaincre ». Peu avant, le gouvernement américain avait annoncé qu’il allait inscrire les rebelles Houthis du Yémen sur sa liste noire des groupes « terroristes » et Mike Pompeo avait précisé qu’il fallait renforcer la « dissuasion contre les activités néfastes du régime iranien » qui soutient les rebelles yéménites – une décision qui selon les ONG risque d’aggraver la situation humanitaire.
Autres indices menant à une action militaire, la réconciliation du Qatar, allié de l’Iran et soutien des Frères musulmans avec l’Arabie Saoudite et les pays du Golfe qui, avec Israël, s’opposent fermement à Téhéran (à noter cependant que Doha n’a rien cédé). Et les frappes israéliennes en Syrie qui ont fait, hier, une soixantaine de morts dont 49 parmi des groupes affiliés à l’Iran.
Ces observateurs s’interrogent sur l’attitude de l’état-major qui n’obéirait pas forcément aux ordres présidentiels et avancent une autre hypothèse : celle d’une action en Iran ou contre des intérêts iraniens menée par des mercenaires aux ordres de l’ancien général Michael Flynn, ex-conseiller à la sécurité nationale condamné en 2017 dans l’affaire russe – possible collusion entre l équipe de campagne de Trump et le Kremlin – et gracié en novembre. On l’a souvent vu depuis à la Maison Blanche…
Le président iranien, Hassan Rohani, n’a pas directement réagi, mais a qualifié Trump de « terroriste historique ». « Notre peuple », a-t-il dit, a résisté à ce terroriste historique. L’administration Trump avait pour objectif de renverser l’Iran en 3 mois, mais c’est elle qui es tombée.
F.Farès