Cinq Hongkongais ont été condamnés samedi à 19 mois de prison pour avoir publié des livres destinés aux enfants représentant les partisans pro-démocratie locaux comme des moutons défendant leur village contre des loups censés représenter Pékin.
Ils avaient été reconnus coupables de «sédition» mercredi, en vertu d’une loi héritée de la colonisation britannique et utilisée par les autorités actuelles pour étouffer toute dissidence parallèlement à la loi sur la sécurité nationale imposée par Pékin en 2020.
Lai Man-ling, Melody Yeung, Sidney Ng, Samuel Chan et Fong Tsz-ho, tous membres fondateurs du syndicat des orthophonistes à l’origine de ces livres, ont été maintenus en détention pendant plus d’un an avant le procès.
Le groupe pourrait être libéré dans 31 jours après déduction de la peine déjà effectuée, a estimé samedi l’un de leurs avocats.
Les cinq orthophonistes avaient décidé de publier trois livres imagés à destination de jeunes lecteurs avec pour but d’expliquer le mouvement pro-démocratie de Hong Kong. Les ouvrages ont été publiés en 2020, un an tout juste après les énormes manifestations, souvent violentes, du mouvement. Dans l’un de ces livres, intitulé «Les défenseurs du village des moutons», un groupe de loups tente d’occuper un village de moutons, qui se défendent.
Dans un autre, les loups sont dépeints comme étant sales et apportant des maladies dans le village des moutons.
Samedi, face au juge Kwok Wai-kin, qui a qualifié une nouvelle fois ces publications d’«exercice de lavage de cerveau», trois des cinq orthophonistes ont dit n’avoir aucun regret.
Melody Yeung, 28 ans, a même assuré qu’elle espérait toujours être du côté des moutons. «Mon seul regret est de ne pas avoir pu publier davantage de livres avant d’être arrêtée», a-t-elle dit devant la Cour.
Sidney Ng, 27 ans, a déclaré via son avocat que ces poursuites judiciaires «avaient (pour) effet d’intimider la société civile et d’éloigner les Hongkongais les uns des autres».